L’histoire de l’Ontario français à travers la plume et l’illustration était à l’honneur le dimanche 20 octobre au Centre for the Arts du Collège St-Clair dans le cadre de la rencontre thé livres du Festival du livre de Windsor organisée par l’ACFO Windsor-Essex-Chatham-Kent, avec la collaboration des conseils scolaires francophones et le CCFWEK. Paul-François Sylvestre, Marc Keelan-Bishop et Christine Paris, des personnages connus dans la région ont animé trois ateliers respectivement centrés sur la causerie-quiz, conter une histoire sans mots par l’illustration et l’écriture pour enfants.
Ces ateliers ont été suivis par une conférence que Dillon Orr, auteur et metteur en scène a brillamment modéré, une séance ponctuée d’humour. Paul-François Sylvestre et Marc Keelan-Bishop ont partagé avec l’auditoire d’une part leurs vastes connaissances de l’histoire de l’Ontario français depuis le XVIIe siècle jusqu’à nos jours, et de la façon dont ils produisent leurs œuvres d’autre part. L’auditoire était très attentif à leurs propos.
D’entrée de jeu, Paul-François Sylvestre, originaire de Saint-Joachim, a raconté qu’il est le seul dans sa famille à avoir suivi tout son cursus scolaire du primaire à l’université en français, ce qui explique son aisance à écrire en français. Depuis les années 1970, il a à son actif une cinquantaine de livres dont une dizaine de romans, des recueils de poésie et de nouvelles, ainsi que des contes de Noël.
« Le goût d’écrire m’est venu d’une recherche que je faisais sur la Feuille d’érable, un journal de Tecumseh des années 1940, explique M. Sylvestre. J’ai découvert plein de renseignements sur la région qu’on ne m’avait jamais enseigné à l’école. Par la suite, j’ai lu un roman où l’histoire se passait dans le nord de l’Ontario, je me suis dit que si ça pouvait se passer dans le Nord, ça pouvait également avoir lieu dans le Sud. C’est comme ça que j’ai écrit mon premier roman sur la contrebande à Windsor ».
Selon l’illustrateur Marc Keelan-Bishop, l’illustration est un art qui consiste à raconter une histoire sans mots en injectant du mystère codé dans des images. L’auditoire a été surpris d’entendre de sa part que l’illustration d’un poing levé sur le drapeau ontarien dans le cadre de la campagne contre le projet de suppression du projet de l’Université de l’Ontario français a été imaginée et dessinée en quelques secondes. « Quand la nouvelle est tombée, j’ai dessiné un poing levé en moins de trois minutes, puis l’illustration a été partagée par des milliers de personnes », raconte M. Keelan-Bishop.
« Nous avons besoin de plus en plus de ces gens-là. Cela a réveillé les Franco-Ontariens, l’amour de leur culture, leur esprit combatif », lance Anna Larocque Bulcke en sortant de la conférence.
Il était aussi prévu à la programmation francophone du Festival du livre que Paul-François Sylvestre anime d’autres ateliers dans des écoles des conseils scolaires Providence et Viamonde avec un double message d’être fier de vivre dans une région qu’il qualifie de « berceau de la francophonie ontarienne » et « de promouvoir l’Ontario français à travers le théâtre et la chanson ». Satisfaite du déroulement de l’activité, la directrice générale de l’ACFO WECK, Gisèle Dionne a souligné sa fierté du fait que le Festival du livre de Windsor soit maintenant officiellement reconnu comme un événement bilingue.
PHOTO – De gauche à droite : Paul-François Sylvestre, Dillon Orr et Marc Keelan-Bishop
SOURCE: Gabriel Nikundana