La communauté congolaise de Windsor-Essex conviait ses membres et le public le 10 juillet à une activité virtuelle soulignant le 61e anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo (RDC) et la fête du Canada.

Le président de l’organisme, Jacques Lehani Kagayo a souhaité d’abord la bienvenue aux participants et présenté le programme de la soirée avant l’interprétation des hymnes nationaux canadien et congolais (Debout Congolais).

Puis, des photos rappelant les premiers jours de l’indépendance du Congo ont été diffusées avec la musique de la chanson Indépendance Cha Cha de Joseph Kabassele et l’African Jazz.

La majeure partie de cette rencontre avait pour but de partager avec les participants l’historique du chemin qui a mené à l’indépendance de la RDC, de la colonisation à nos jours.

Avec plus de 80 millions d’habitants, la RDC est le plus grand pays d’Afrique subsaharienne après l’Algérie. Aussi vaste que plus de la moitié de l’Union européenne et abritant de gigantesques parcs nationaux, la RDC est aussi le seul État africain à s’étendre sur deux fuseaux horaires et à partager 11 frontières.

L’histoire du Congo précolonial résume l’histoire des peuples de l’actuelle RDC depuis l’apparition des premières traces humaines sur les territoires jusqu’à la période de colonisation.

Des outils de pierre qui remontent à quelque 1,8 million d’années ont été découverts au nord du lac Édouard. Les pygmées étaient les premiers habitants du territoire et ils étaient nomades et chasseurs.

De 2000 à 500 avant Jésus-Christ, des vagues de migrations bantous sont arrivées au Congo. Ces gens fabriquaient des vêtements avec une matière textile tirée de la feuille de bambou.

Les peuples avaient des connaissances avancées en médecine, comme le vaccin (Kutema Lulindi, une technique de vaccination mise au point au XVIIe siècle par les médecins de l’ethnie Nyamwezi en Tanzanie). Vers l’an 1000, tout le territoire congolais était déjà habité.

Vers les années 1482, les premiers Portugais sont arrivés au Congo.

En 1491, le premier roi congolais est baptisé chez les royaumes de Bakongo. Le christianisme sera considéré, pour certains, comme une source de puissance pour contrer le pouvoir coutumier.

En 1700, le commerce de l’ivoire d’éléphants, et surtout d’esclaves, s’intensifie à partir de la région près de l’embouchure du fleuve Congo.

Vers les années 1780, entre 15 000 et 20 000 Congolais sont envoyés vers les Amériques chaque année.

La traite négrière a commencé dès le début du XVIe siècle avec le Portugal, suivie au XVIIe siècle par les Pays-Bas, l’Angleterre et la France. Des marchands autochtones vendent aux Européens les esclaves qu’ils ont capturés.

Plusieurs Congolais seront massacrés durant cette période; d’autres se verront séparer de leur famille pour être vendus aux Européens et exportés vers les Amériques par bateau.

Dates importantes

En 1885, le roi Léopold II de Belgique se déclare souverain sur le territoire qu’il s’approprie sous le nom d’État indépendant.

En 1908, sous la pression mise au fait de l’exploitation sanguinaire qu’il pratique dans ses possessions, Léopold II délaisse ses territoires au profit de la Belgique. L’État indépendant du Congo est rebaptisé Congo belge.

En janvier 1959, à Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa), la répression des premières émeutes anticoloniales fait des centaines de morts.

Le 13 janvier 1960, la Belgique annonce des réformes destinées à conduire à l’indépendance. Le 30 juin de la même année, l’indépendance du Congo belge est proclamée. Élu par les sénateurs, le premier président de la République du Congo sera Joseph Kasa Vubu. Patrice Lumumba est nommé premier ministre. La guerre civile commence.

Le 5 septembre, soutenu par l’ONU et les États-Unis, Kasa Vubu destitue le premier ministre Lumumba ainsi que six autres ministres. Antoine Gizenga, compagnon de route de Lumumba, proclame une République populaire du Congo à Stanleyville (Kisangani). Le 17 janvier 1961, Patrice Lumumba est torturé et assassiné au Katanga par des policiers belges comme on l’apprendra en 2000. Ainsi, Emery Patrice Lumumba deviendra, après plusieurs années de tergiversation, le père de l’indépendance de la RDC.

À la suite de ce rappel historique, les participants ont assisté à la préparation d’un des mets traditionnels congolais, le pondu. Puis, une présentation vidéo sur l’habillement congolais et l’évolution de son histoire racontée par Julie Lupetu a suivi.

« L’habillement prolonge la beauté corporelle par le fait qu’il lie le corps au monde social et joue une part considérable dans l’identification personnelle, la communication, la distinction et l’honneur social, explique Mme Lupetu.

« Avant la colonisation, les Congolais portaient des tissus à base de raphia ou des vêtements en fibre de palme. Ceux qui accédaient à un rang social élevé étaient considérés comme « évolués ». Depuis la nuit des temps, les hommes politiques et les musiciens ont toujours été les grands influenceurs de la mode en RDC. Bien que l’habillement des femmes congolaises ait sensiblement évolué, le pagne est encore à ce jour une tenue officielle mais revisitée ou actualisée », conclut-elle.

PHOTO – Le président de l’organisme, Jacques Lehani Kagayo