Alexia Grousson
Depuis toujours, Carl Lavoie est passionné par l’art. C’est ainsi que 13 de ces œuvres ont été exposées à la galerie Shô, à Windsor. Le vernissage a eu lieu le 21 octobre, en présence d’une centaine de personnes.
« Depuis que je suis enfant, j’ai toujours aimé les journées pluvieuses. Pour certains, elles étaient synonymes d’ennuis mais pour moi, elles étaient des journées consacrées à l’art. Depuis mon plus jeune âge, l’art me passionne. C’est un langage universel, une richesse du langage.
« On dit souvent qu’une image vaut 1000 mots. C’est vrai, car une image évoque différentes choses en fonction de chacun. Nous ne voyons pas une image de la même façon, nous l’interprétons différemment en fonction de notre vécu. Une image a différents niveaux de lecture. Des parties sont accessibles à certains, puis d’autres sont hermétiques. C’est cela que j’aime avec l’art.
« Quant à la peinture, elle est arrivée dans ma vie après mon secondaire. Elle me permet de libérer ma créativité. Ce qui m’inspire, c’est d’abord mon imagination et les scènes mythologiques ou religieuses, comme celle de la tentation de Saint-Antoine », relate l’artiste.
Toutes des sorcières
Carl Lavoie a présenté ses 13 œuvres dans une exposition ayant pour thème All of Them Witches. « Je n’avais jamais eu le désir d’exposer mes tableaux. Mais un jour, j’ai montré mes créations à une personne qui a vu en elles un thème récurrent. Elle m’a dit que j’avais assez de tableaux pour présenter une exposition thématique et m’a aidé à la concrétiser. Et voilà, mes tableaux sont ainsi exposés plusieurs jours à la galerie Shô.
Pour ce qui est du thème, il fait référence à des œuvres littéraires et plus particulièrement à des personnages de sorcières. Pas celles avec un chapeau pointu et des potions magiques comme on l’imagine au premier abord, mais des personnes ayant une force non commune au mortel, une intuition, une puissance, capable de communiquer avec l’invisible, ajoute l’artiste.
« Dans l’ensemble, les visiteurs semblaient agréablement surpris de la peinture style XVIIe siècle. J’espère avoir défié les préjugés et les attentes sur le thème », conclut M. Lavoie
Carl Lavoie ne s’arrête pas là, il a déjà entamé une série de trois tableaux de portraits imaginaires de personnes ayant été traduites en justice pour sorcellerie au Canada. Une à Montréal en 1682, une au nord de Trois-Rivières en 1704 et la dernière à Chéticamp, en Nouvelle-Écosse, en 1890. Ces faits sont tirés des archives judiciaires. Les œuvres devraient être terminées pour l’été 2024.
Photo (Tom Sobocan) : Le peintre devant sa toile La Poule noire (Anne Lamarque, 1682) »