Quatre villes et deux régions en Ontario ont adopté une Charte de la nourriture. Près de chez nous, par exemple, Sarnia en a une et, maintenant, Windsor-Essex, une région reconnue pour son industrie agro-alimentaire, se penche sur la question depuis cinq ans. 

La région de Windsor-Essex décroche presque tous les records de malbouffe, obésité, diabète ou maladies cardiaques en Ontario. Une situation qui préoccupe grandement les fournisseurs de services en santé qui envisagent l’avenir avec, au mieux, un optimisme modéré depuis quelques années. 

Alors que l’utilisation modérée du beurre dans la préparation des aliments revient dans les bonnes grâces des chefs ou des nutritionnistes, la création d’une Charte pourrait s’avérer un bon point de départ à une éventuelle campagne d’information sur une alimentation saine et une mise en valeur des produits locaux avec, comme avantage supplémentaire, une empreinte écologique réduite. 

Il faut débuter par définir la chaîne alimentaire, du producteur au transformateur puis, au distributeur qui apporte les produits sur les lieux de vente où s’approvisionnent les clients qui, idéalement, portent intérêt à la gestion des déchets alimentaires (par exemple, en compostant). Une Charte de la nourriture est donc un document qui tient en compte tous les membres de ce réseau tout en s’appuyant sur certaines valeurs propres à la communauté où on veut l’appliquer. 

Dans la région de Windsor-Essex, il pourrait être décidé de privilégier les fermes familiales aux grands ensembles de production industrielle. De la même manière, au lieu de produire à Pointe-aux-Roches puis d’expédier le tout à Leamington pour transformation et de là au centre de distribution de Toronto, la Charte, adoptée par les municipalités de la région, pourrait privilégier une distribution régionale, évitant ainsi aux produits de parcourir des centaines de kilomètres avant de revenir, transformés, là où ils ont poussé. 

La Charte pourrait également mettre l’accent sur la distribution des produits locaux dans les lieux publics tels que les écoles, les centres de santé, etc. Cette approche globalisante se développe un peu partout depuis une dizaine d’années. Selon ses promoteurs, elle ne vise pas à mettre fin aux grands réseaux de production et de distribution alimentaire mais plutôt à favoriser une gestion optimale des ressources agroalimentaires tout en diminuant le gaspillage de nourriture. À ce seul chapitre, des études récentes estiment que plus de 50 % de la production alimentaire est gaspillée ou rejetée entre la ferme et la table. 

Les personnes intéressées à contribuer à la définition du contenu de la Charte peuvent le faire en participant au sondage disponible sur le site de Food Matters – Windsor-Essex County. Le questionnaire peut être rempli en quelques minutes et la dernière partie est réservée à des questions à développement, ce qui peut demander un peu plus de temps.