Originaire de Windsor, l’avocat Paul Brisebois connaît bien les défis et l’histoire de la francophonie locale de souche. Le 1er juin, sa firme Brisebois Law Office fêtera son 25e anniversaire depuis l’ouverture de ses portes en 1996. M. Brisebois se spécialise dans le droit commercial et s’occupe également de testaments, successions, affaires municipales, droit immobilier et litiges de toutes sortes.
Né de parents francophones, il a fait ses études secondaires dans la toute première classe de 9e année de l’école l’Essor en 1979. « Après mes études secondaires, je suis allé à l’Université de Windsor où j’ai suivi plusieurs cours de français pour ne pas perdre ma langue maternelle, raconte Paul Brisebois.
« À l’époque, je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire de ma vie. Alors j’avais choisi le programme de quatre ans du Baccalauréat ès arts spécialisé en études canadiennes qui offrait divers cours dont l’art dramatique, l’économie, le français et autres sujets intéressants qui me seraient utiles lorsque j’aurais enfin décidé dans quelle carrière me lancer. J’ai alors été élu au Sénat de l’Université de Windsor dans lequel je me suis beaucoup investi au niveau politique.
« Après mon bac, j’ai été élu président du conseil étudiant pour une année au cours de laquelle quelqu’un m’a approché pour m’aider à évaluer mes aptitudes et m’a suggéré de faire l’examen d’admission pour être admis à la Faculté de droit de Windsor. J’ai réussi un 38 sur 43, ce qui représentait le top 5 % en Amérique du Nord. Ça m’a beaucoup surpris! Je n’avais jamais songé à devenir avocat, mais avec du recul, ça avait du sens. J’ai toujours voulu régler les problèmes des autres.
« Je suis alors entré en 1991 à la Faculté de droit de Windsor avec des options ouvertes pour d’autres carrières puisque je croyais travailler un jour en politique ou dans un poste administratif pour le gouvernement. J’avais choisi le programme « Dual Degree » qui était nouveau à l’époque et très cher, mais qui me donnait l’opportunité d’avoir des clients autant au Canada qu’aux États-Unis. J’ai accéléré mon programme en trois ans et demi et j’ai obtenu mon diplôme en 1994. »
C’est donc en juin 1996 que l’avocat ouvre sa pratique avec une secrétaire et aucune expérience en affaires. Mais sa détermination et son bilinguisme l’ont grandement aidé à passer au travers et se forger une clientèle. Son premier dossier a été le testament d’un ami, ce qui n’a pas été facile. Son épouse était aussi enceinte et il commençait dans sa nouvelle vie professionnelle avec beaucoup de responsabilités.
« Nous avons travaillé 14 heures par jour, indique M. Brisebois et, même aujourd’hui, ça n’a pas changé. Puis le 31 mars 1999, j’ai fait construire l’édifice où nous sommes actuellement sur l’avenue Central pour mes nouveaux bureaux et pour mes parents qui vendaient des articles religieux au Brisebois Christian Bookstore and Gift Shoppe, commerce que mon épouse Shawn-Anne a repris au décès de ma mère. »
Le couple Brisebois a eu quatre enfants : Lauren, Megan, Jonathan et Christian. Le 22 juin prochain, Paul et son épouse célébreront leur 25e anniversaire de mariage.
Pour l’avocat, il était important d’envoyer ses jeunes dans les écoles françaises et de transmettre son héritage culturel. « Au début, 25 % de ma clientèle était francophone et je suis resté très impliqué à l’école secondaire l’Essor, assure-t-il. Ma secrétaire était parfaitement bilingue et ma deuxième employée, plus tard, l’était également. Elles sont mes piliers dans l’entreprise. »
M. Brisebois a beaucoup travaillé avec la Caisse populaire de Tecumseh lorsqu’il est devenu un de ses sociétaires puis avocat de l’institution financière. Membre du Club Richelieu Windsor depuis de nombreuses années, il a participé tant qu’il a pu à diverses activités et projets, a toujours annoncé ses services de façon hebdomadaire dans le journal Le Rempart et offert des bourses aux élèves de l’école secondaire l’Essor.
« Quand j’ai commencé ma 9e année à l’Essor en 1979, l’école venait d’ouvrir ses portes. C’était un grand pas pour la francophonie locale. À cette époque, il y avait beaucoup de pression pour mousser les services en français dans la région.
Trois de mes enfants ont également fréquenté cette école. Aujourd’hui, il y a de nombreuses écoles françaises, beaucoup plus d’organismes et de services en français. Ça grandit, mais selon moi, il manque la reconnaissance de la culture canadienne-française. Nous avons plus d’institutions, mais pour les jeunes, cette reconnaissance culturelle n’est plus importante. Reconnaître la langue, c’est beau, mais il manque tout le patrimoine culturel qui a façonné notre région et notre pays. »
Ce qui ressort de cette entrevue, c’est l’amour de M. Brisebois pour sa profession et sa passion pour la francophonie. « Améliorer le sort de quelqu’un, c’est ce qui me motive depuis 25 ans. Je suis fier de pouvoir changer une situation difficile pour mes clients. Si je ne crois pas que je peux améliorer la situation du client, je ne prends pas le dossier. Je n’aime pas perdre mon temps ni celui de ma clientèle », conclut-il. Lorsque la situation sanitaire sera réglée, il a confirmé que son équipe soulignera le 25e anniversaire de la firme.
PHOTO (courtoisie: Paul Brisebois) – L’avocat Paul Brisebois dans son bureau de Brisebois Law Office