Il n’y a pas 30 ans, tous les catholiques connaissaient la signification de Pâques : la fête de la résurrection de Jésus et, dans une moindre mesure, la fin d’un Carême de 40 jours au cours desquels le pratiquant s’était efforcé de se mettre dans l’esprit de la traversée du désert par Jésus qui avait elle aussi duré 40 jours. Puis, on a assisté à une désaffection progressive de la pratique religieuse et la signification de Pâques s’est un peu perdue durant cet intervalle. De nos jours, pour plusieurs, Pâques représente surtout un long congé. Comme la pratique des privations du Carême s’est perdue, cette fête ne représente même plus le retour à des repas plus copieux.  

L’histoire de Pâques n’est pas banale puisque cette journée commémore la résurrection de Jésus-Christ énoncée par la Bible, le troisième jour après sa passion. Cependant, le catholicisme n’a pas inventé Pâques dont l’appellation vient du latin pascua, altération empruntée au mot grec páskha, lui-même emprunté au mot hébreu Pessa’h signifiant « passage ». 

Ce « passage », est le nom de la fête juive qui commémore la sortie d’Égypte par le peuple israélien, menée par Moïse, qui vivait en esclavage sous la coupe des pharaons. Le peuple juif passait alors de la noirceur à la lumière qui allait le guider vers la Terre promise. Or, c’est durant ces fêtes juives que Jésus a été arrêté, torturé, jugé puis crucifié avant de ressusciter trois jours plus tard. À cette époque, nombreux étaient les juifs qui allaient célébrer Pâques en pèlerinage à Jérusalem. Ils sacrifiaient l’agneau au temple puis le mangeaient en famille. La coïncidence des dates et l’analogie entre l’expérience juive et celle de Jésus a fait en sorte d’attribuer le nom de Pâques à cette commémoration. 

La date de Pâques, qui varie d’une année à l’autre, se situe toujours entre le 22 mars et le 25 avril. La façon dont elle a été déterminée n’est pas simple mais c’est en 325 que le jour de Pâques a été fixé lors du concile de Nicée. Depuis, le jour de Pâques a lieu le premier dimanche après la pleine lune qui suit le 21 mars, pour les catholiques qui suivent le calendrier georgien. Comme les orthodoxes et les juifs suivent le calendrier julien (Jules César), les dates sont différentes. 

Quoiqu’il en soit, après ce long et rugueux hiver, une Pâques tardive a de fortes chances de se dérouler sous une douce température annonciatrice d’un été, espérons-le, clément.