Quand le maire Dilkens a affirmé, à l’occasion du dévoilement de l’exposition Racines françaises de Windsor à la Maison François-
Baby qu’il était difficile d’offrir des services en français dans une communauté aussi multiculturelle que Windsor sans que ce soit perçu comme du favoritisme par les autres communautés, il ne s’attendait certainement pas à ce que cela soulève des vagues dans la communauté régionale. Effectivement, la réaction générale a été assez neutre même si certains commentaires ont été publiés dans les médias sociaux.
Pour sa part, l’Association canadienne-française de l’Ontario Windsor-Essex Chatham-Kent a rapidement pris une position modérée dans le dossier en publiant un commentaire sur sa page Facebook le 4 décembre dernier : « Les commentaires du maire de Windsor nous choquent et l’injustice que nous ressentons nous fait réagir avec des émotions et des commentaires forts. Nous devons toutefois aller de l’avant et plutôt mettre en place des stratégies qui vont changer les mentalités des dirigeants municipaux.
« L’ouverture de l’exposition permanente Racines françaises de Windsor est l’une de ces stratégies. Celle-ci met en valeur la richesse du patrimoine, la fierté et la présence encore très marquée des francophones dans notre région. Continuons à renforcer ces initiatives et à être solidaires pour valoriser la francophonie dans notre région. »
Selon les personnes rencontrées à ce sujet le commentaire du maire n’a pas créé de remous sérieux dans la communauté. C’est d’ailleurs le maire lui-même qui soulignait récemment à quel point la communauté francophone est vibrante et dynamique, ne serait-ce que par le nombre croissant d’élèves qui fréquentent les écoles des conseils scolaires francophones ou qui sont inscrits dans des classes d’immersion en français. Il a d’ailleurs rappelé ces éléments lors d’une mise au point, le 10 décembre dernier, après avoir souligné qu’il croyait avoir été cité hors contexte et que la Ville de Windsor agissait conformément à la Loi sur les langues officielles telle qu’elle s’applique à ce jour pour les municipalités.
Pour plusieurs, toute cette question prendrait une allure différente si, systématiquement, les francophones demandaient à recevoir leurs services en français tels qu’ils sont disponibles auprès des bureaux du gouvernement fédéral et de Service Ontario entre autres.
C’est d’ailleurs le message que transmettent de plus en plus les intervenants francophones lors des rencontres de consultation ou d’information avec le grand public. Une demande en augmentation et constante justifierait les municipalités telles que Windsor à offrir de tels services.
Photo: Drew Dilkens maire de Windsor