Le 30 juillet dernier, une cinquantaine de cliniques juridiques à travers la province ont participé à une journée de protestation dénonçant les compressions de 35 % du budget d’Aide juridique Ontario (AJO), dont 15 millions $ dans le budget des cliniques juridiques communautaires.

Les coupes de 300 millions $ du gouvernement Ford à l’aide juridique affecteront un grand nombre de personnes dans la province, notamment des locataires, des travailleurs à faible revenu, des femmes victimes de violence, des personnes avec des problèmes de santé mentale, des accidentés au travail et des parents ayant des problèmes de garde d’enfant.

À Windsor, une dizaine d’employés de la Clinique juridique bilingue de Windsor-Essex ont pris part aux manifestations provinciales en s’installant au centre-ville, en face de la place Charles Clark de la rue Chatham, pour informer et sensibiliser la population à cette situation.    

« Pour cette année, les coupures ne devraient pas affecter nos services directs, explique l’avocate principale de la Clinique juridique, Amy Lavoie. Mais dès l’an prochain, si ces coupures perdurent, nous perdront assurément des membres de notre personnel et certains services ne seront plus offerts à la communauté. Nous devrons trouver l’argent nécessaire dans le budget pour nos frais d’association, les augmentations de loyer et la formation professionnelle continue qui était jusqu’à ce jour couvert par Aide juridique Ontario. »

Ces compressions sont rétroactives au 1er avril et ne sont que le début. Les restrictions budgétaires à l’AJO vont augmenter à 45 % d’ici 2021, ce qui signifie que les cliniques juridiques communautaires feront face à d’autres mesures d’austérité. « Cette attaque est la plus notable dans l’histoire des cliniques juridiques communautaires de l’Ontario, et est particulièrement dévastatrice pour les cliniques et communautés qui ont été directement ciblées par celle-ci. Les cliniques juridiques communautaires sont des organismes indépendants sans but lucratif dans des milieux communautaires. Nous défendons les Ontariens les plus vulnérables en leur fournissant des éléments essentiels à la vie comme le logement et la nourriture pour leurs familles. Ces coupures massives au financement des cliniques juridiques communautaires mèneront à une réduction significative des services de première ligne dans le sillage des coupures budgétaires imposées – ce que le Premier ministre Ford a promis n’arrivera pas », indique le communiqué envoyé pour l’événement du 30 juillet.

« Nous sommes inquiets des impacts que cela aura pour nous, ajoute Mme Lavoie. Nous évaluons encore les répercussions actuellement pour notre clientèle. C’est une attaque sans précédent envers les cliniques juridiques. Notre journée provinciale d’action était d’autant plus importante parce qu’une majorité de nos clients n’étaient pas informée. Pour nous, il s’agit d’un succès parce que nous avons pu éduquer le public sur les coupures elles-mêmes et leurs impacts sur nos services. Nous avons ramassés les signatures de nombreux citoyens et notre association des cliniques juridiques de l’Ontario leur permet, avec le site https://stoplegalaidcuts.nationbuilder.com, d’envoyer un courriel à Doug Ford et au procureur général de l’Ontario, Doug Downey, pour appuyer nos revendications. »

En plus de voir leurs fonds amputés, les cliniques juridiques se sont vu interdire l’utilisation du financement provincial pour traiter des cas de réfugiés ou de nouveaux arrivants. Un coup dur, selon l’Association des cliniques juridiques communautaires de l’Ontario (ACJCO), organisatrice de cette journée d’action.

PHOTO: Employés et membres bénévoles de la Clinique ont participé activement.