« Les écoles des conseils anglophones sont aux prises avec certains problèmes d’inscriptions ce qui se traduit par des pertes de revenus. D’un autre côté, on note un engouement de plus en plus grand pour le français. C’est l’une des raisons pour lesquelles les conseils scolaires anglophones ajoutent de plus en plus de classes d’immersion dans leurs écoles, une manière pour eux de maintenir leurs budgets et tout ce qui en découle ».
Selon Didier Marotte, président du Conseil scolaire catholique Providence, ce développement était prévisible mais ne change rien au fait que l’expérience, pour un élève de fréquenter une école française, sera toujours supérieure à celle de s’inscrire dans une école offrant des classes d’immersion. Le président du Csc Providence réagissait à une nouvelle parue récemment voulant que les inscriptions aient progressé de 35 % dans les écoles d’immersion de la région de Windsor. Au Canada, dans les écoles publiques (non privées), la progression a été de 28 % depuis 1991. Dans la région de Windsor, entre 2011 et cette année, les écoles d’immersion ont vu le nombre d’élèves inscrits passer de 2713 à 3660. « Si on regarde du côté du grand public, la popularité du français va en augmentant de manière régulière, ce qui est une bonne chose en soi, indique M. Marotte. Les écoles anglaises font donc de l’immersion en français un produit de niche comme d’autres vont investir plus dans les sports ou encore les arts de la scène. Compte tenu des défis financiers et occupationnels que ces Conseils rencontrent, on ne peut certainement pas les blâmer d’agir de la sorte, nous ferions la même chose ». Pendant ce temps, selon le président, les inscriptions dans les conseils francophones, catholiques ou publics, sont en progression constante.
L’argument voulant que la connaissance du français augmente les chances d’obtenir un emploi vaut tout autant pour les écoles d’immersion que pour les écoles françaises, et ce, d’autant plus que le français est l’une des deux langues officielles au pays. De plus, et le fait est documenté, l’apprentissage d’une langue seconde facilite celui des habiletés cognitives et les tests démontrent que les élèves apprenant une deuxième langue obtiennent en général des résultats académiques plus élevés.
Questionné à savoir si le phénomène privait les écoles du Csc Providence d’inscriptions, M. Marotte indique que s’il fallait que les programmes d’immersion disparaissent subitement, « nous ne pourrions pas accueillir tous ceux qui veulent ajouter le français au panier de cours disponibles pour les élèves. En ce sens, si l’on regarde à l’échelle macro et, même si la qualité de l’expérience est différente, l’offre de classes d’immersion constitue un plus pour le développement de la francophonie en général ».