Un bien beau projet a été officiellement lancé le samedi 2 octobre au sein du quartier Walkerville. Porté par un collectif d’artistes-peintres de la région, le projet de murales Butterfly Lane souhaite à travers la symbolique du papillon sortant de sa chrysalide sensibiliser le public aux handicaps invisibles issus des lésions cérébrales.

À l’initiative de ce projet, Christine Paris, artiste et enseignante au Conseil scolaire catholique Providence, n’a pas ménagé ses efforts afin que naissent ces papillons porteurs d’espoir et de bien-être.

La tâche n’a pas été facile, car réaliser en pleine ville une œuvre artistique de cette ampleur a nécessité au préalable l’accord de tous les propriétaires riverains de l’allée. Ces derniers ont dû consentir à mettre à disposition des artistes les portes de garage, pans de murs, ou palissade de barrières sur lesquels ont été peints les célèbres monarques, morpho ou autres papillons. Finalement, le résultat est spectaculaire et empreint d’un esthétisme saisissant.

L’allée située entre le 1100, chemin Argyle et la rue Devonshire est totalement métamorphosée. Cortney Crewe, artiste très active dans la communauté, a confié avoir « essayé de faire passer le maximum d’émotions dans ses réalisations ». Elle a précisé « qu’embellir les choses, les voir sous un œil positif, permet de donner du bonheur aux gens ».

Au-delà de la représentation artistique du papillon, le projet de murales Butterfly Lane ambitionne de « mettre en lumière les blessures de l’âme et les histoires personnelles parfois marquées d’épisodes douloureux », explique Betty Penny, trésorière de l’organisme Brain Injury de Windsor-Essex, se qualifiant elle-même d’ancienne « survivante de lésions cérébrales ».

Principal partenaire de cette activité, l’organisme y est pleinement engagé dans la réalisation artistique à travers un bénévolat très actif et de nombreuses actions de porte à porte dans le quartier de Walkerville afin de rassurer les potentiels septiques au projet.

Aux vues de l’affluence ce jour-là, un nouveau regard sera certes porté sur ces maux si particuliers et souvent méconnus. Les habitants de Walkerville, et plus largement de Windsor, s’approprieront ce nouveau lieu de vie et de communion.

Membre du comité d’organisation du projet, Darlene Dunn Mahler, vêtue d’une robe parsemée de papillons, a décortiqué « l’espoir suscité par cette belle aventure humaine ». Résidente du quartier depuis plus de 20 ans, ces fresques produiront, selon elle, « un attrait touristique au service d’une noble cause ».

N’étant pas à proprement parler artiste, elle a été « agréablement surprise par le résultat final : « de petits tableaux artistiques isolés à l’origine s’unissant pour créer la magie de quelque chose d’unique à Windsor ».

Fort est de constater que ce projet suscite l’enthousiasme de tous ceux qui y ont participé, il représente en quelque sorte l’esprit fraternel et solidaire que les membres de la communauté de Walkerville souhaitent promouvoir.

Comme un énième signe du bien-fondé de cette action et de la bienveillance qu’elle incarne, c’est sous une température des plus clémentes et un soleil radieux que le ruban officiel de la réception du projet de murales Butterfly Lane a été coupé.

SOURCE – Stéphane Lucky

PHOTO – Une des portes de garage décorée par Maryam Safarzadeh