S’il est un endroit au pays où les négociations de renouvellement du Traité de libre-échange nord-américain ont été suivies avec attention, c’est bien dans la région de Windsor et celle, plus grande, du sud de l’Ontario. Devant les comportements protectionnistes du gouvernement américain, il allait de soi que tous ceux qui dépendent, de près ou de loin, de l’industrie de l’automobile soient un brin inquiets. Le 13 novembre dernier,  Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères du Canada, était de passage au local 444 du syndicat Unifor.

Évidemment, il a été question de la négociation qui s’est conclue par une entente de principe entre le Mexique, le Canada et les États-Unis : l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC). Après avoir rappelé l’importance du secteur automobile pour l’économie canadienne. Mme Freeland s’est lancée dans un retour sur l’esprit qui a régné du côté de l’équipe de négociateurs canadiens. À ce sujet, elle a tenu à saluer la contribution du syndicat Unifor. « Lorsque les négociations ont débuté, les gens d’Unifor nous ont dit que leur spécialité était les négociations ». D’ailleurs, Mme Freeland a spécifié au cours de sa présentation que si les rencontres bilatérales avec leurs homologues américains étaient des moments forts, le plus gros du travail s’est fait ici, au pays alors que des représentants de différents secteurs étaient mis à contribution. Que ce soit dans le secteur de l’automobile, celui du lait ou en regard des attentes des Premières Nations, il y a eu un travail de fond important avant les rondes de négociations. « Nous tenions à bien saisir les attentes et les défis de tous les secteurs de manière à en arriver à un accord qui soit satisfaisant pour tout le monde ».

Évidemment, le sujet des tarifs sur l’acier et l’aluminium (qui ont une influence sur l’industrie de l’automobile) a été soulevé. De ce côté là, Mme Freeland a été catégorique. Les tarifs sont illégaux et la cause a déjà été portée devant certaines instances du commerce international. D’ailleurs, le Canada a également imposé des tarifs en réponse à l’initiative américaine mais, sur une variété de produits. « Il s’agit d’une réponse dollar pour dollar » a indiqué Mme Freeland qui a dit être confiante que les deux pays en viendront bientôt à un accord au sujet de ce litige. « De notre côté, dès l’annonce de la levée des tarifs sur les exportations d’acier et d’aluminium, nous sommes prêts à lever les tarifs canadiens. »

Interrogée au sujet du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, exilé aux États-Unis et qui a été tué le 2 octobre dernier au consulat de son pays à Istambul (Turquie), Mme Freeland a indiqué que le Canada condamnait avec force ce meurtre et qu’il s’attendait à ce que toutes les personnes impliquées dans cette affaire soient conduites devant la justice.

 

PHOTO: Mme Freeland avec, à droite, Dave Cassidy, président de la section 444 du syndicat Unifor