LEAMINGTON – Le premier trimestre complet de ventes d’Aphria depuis la légalisation du cannabis à usage récréatif n’a pas répondu aux attentes des investisseurs, et le producteur a affiché une perte trimestrielle prononcée, attribuable notamment à une charge de dépréciation de 50 millions $ liée à ses activités en Amérique latine.
La société de Leamington, en Ontario, a en outre indiqué, le lundi 15 avril, que Green Growth Brands avait abandonné l’offre d’achat non sollicitée qui la visait.
Même si le producteur de cannabis a vu ses revenus nets grimper de plus de 600 % à 73,8 millions $ au cours de son troisième trimestre clos le 28 février, il a enregistré une perte nette de 108,2 millions $.
En comparaison, ses revenus nets avaient atteint 10,3 millions $ et son bénéfice net, 12,9 millions $, au cours de la même période de l’année précédente.
Aphria a généré des recettes de 7,19 millions $ en cannabis non médical, un chiffre en baisse de 34,9 pour cent par rapport aux 11,03 millions $ du trimestre précédent, qui ne représentaient qu’un mois et demi de ventes de marijuana récréatives.
L’action d’Aphria a reculé de 1,91 $, soit 14,24 %, pour clôturer à 11,50 $ à la Bourse de Toronto.
Aphria a expliqué que la perte trimestrielle était en grande partie attribuable à une augmentation des frais généraux et administratifs liés au renforcement de ses capacités, ainsi qu’à des frais généraux plus élevés liés aux pénuries d’approvisionnement et à une « augmentation temporaire » des coûts d’emballage et de distribution pour le marché du cannabis récréatif.
Irwin Simon, président du conseil d’administration et chef de la direction par intérim d’Aphria, a indiqué que la société travaillait à l’augmentation de sa capacité croissante et à la rationalisation de ses processus et s’engageait dans un plan stratégique de 90 jours.
« Nous devrions absolument, en septembre, avoir suffisamment de produits pour approvisionner les provinces, a-t-il affirmé à des analystes lors d’une conférence téléphonique. Et en ce qui concerne la réduction des coûts, en automatisation, un plan important est en place. »
La perte par action du plus récent trimestre a atteint 43 cents, ce qui se compare à un profit de 12,9 millions $, ou 8 cents par action, pour la même période un an plus tôt.
Les analystes visaient plutôt un bénéfice par action de 3 cents, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon. Ceux-ci s’attendaient en outre à un chiffre d’affaires de 85,2 millions $.
Aphria a précisé que la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario lui avait demandé d’effectuer un test de dépréciation sur ses actifs dans cette région du monde et la société a déterminé qu’elle devrait inscrire une charge de dépréciation hors trésorerie de 50 millions $.
Cette dépréciation d’actif survenait après qu’une firme de vendeurs à découvert eut accusé l’entreprise, en décembre, d’avoir acheté des actifs en Amérique latine à un prix « largement exagéré », ce qui a convaincu le conseil de l’entreprise de former un comité spécial pour mener sa propre enquête à ce sujet.
Ce comité a déterminé que le prix allongé pour les actifs avait été acceptable, mais la société a précisé lundi que la charge de dépréciation s’expliquait par une réévaluation de certaines prévisions financières liées à de nouvelles informations. Ces nouvelles données évoquaient notamment des dépenses plus élevées que prévu, a précisé Aphria.
Par ailleurs, Aphria a annoncé avoir conclu une entente avec Green Growth Brands (GGB), qui verra cette dernière abandonner son offre hostile sur le producteur.
L’offre non sollicitée de GGB a été présentée plus tôt cette année, après qu’Aphria eut été ciblée par les vendeurs à découvert, ce qui a fait retraiter le cours de son action. Aphria avait rejeté l’offre toute en action, qui prévoyait 1,5714 action de GGB pour chaque action d’Aphria, en affirmant qu’elle sous-évaluait la société.
Les deux entreprises ont annoncé lundi une série de transactions qui mettront en fait fin à l’offre non sollicitée de GGB sur Aphria.
Celles-ci comprennent notamment l’accélération de l’expiration de l’offre au 25 avril, plutôt qu’au 9 mai. GGB a également accepté de payer 89 millions $ pour racheter 27,3 millions de ses actions détenues par GA Opportunities.
SOURCE : La Presse canadienne