Sans tambour ni trompette, Agathe Vaillancourt veille à ce que l’histoire des familles de la région soit préservée et accessible au public depuis près de 40 ans. Coordonnatrice du Réseau du patrimoine franco-ontarien (RPFO) La Pionnière du Sud-Ouest depuis 1982, Mme Vaillancourt a reçu le printemps dernier la médaille du patrimoine communautaire 2019 du Département d’histoire de l’Université de Windsor pour sa contribution exceptionnelle à la promotion de l’histoire du comté d’Essex, Lambton et Kent, ou encore à l’histoire de la région de Détroit.
« Depuis plusieurs années, La Pionnière du Sud-Ouest joue un rôle central dans la promotion du patrimoine canadien-français dans notre région, expliquait Guillaume Teasdale, professeur adjoint et directeur du Detroit River Border Region Digital History Project lors de la remise de cette médaille à Mme Vaillancourt. Votre contribution vitale au sein de cet organisme est très appréciée par toute la communauté francophone. Merci pour tous vos efforts. »
L’organisme est situé au 2e étage du complexe Maryvale du chemin Prince à Windsor, l’ancien couvent des sœurs du Bon Pasteur. L’organisme abrite des milliers de documents sur l’histoire des Franco-Ontariens, soit près de 500 familles du Sud-Ouest et plus de 5000 livres de recherche où l’on retrouve notamment des répertoires de baptêmes, de mariage et de décès.
Au début, la Société franco-ontarienne d’histoire et de généalogie était située à l’école secondaire catholique L’Essor. Puis lorsque l’école a eu besoin de ce local, l’organisme a déménagé à Belle Rivière au 2e étage du Centre communautaire. Puis après un autre déménagement dans une école publique de Puce, la propriété a été vendu il y a quelques années. Après beaucoup d’inquiétude et une longue recherche, les dirigeants ont finalement déménagé au complexe Maryvale.
Coordonnatrice, Mme Vaillancourt catalogue les nouveaux documents et livres que l’organisme reçoit, et s’assure que le Centre de recherche de généalogie fonctionne. Mais d’où vient cette passion pour la généalogie ?
« Quand j’étais jeune, j’ai eu le bonheur de connaître mes grands-parents maternels et paternels, et ça me fascinait à l’époque de les écouter raconter des histoires de famille datant de leur jeunesse. Un peu plus vieille, je me suis mise à m’y intéresser et à poser des questions. Je trouve important de conserver nos histoires de familles, de connaître nos racines et le cheminement des familles franco-ontariennes. »
Le centre d’archives, qui fait partie du Réseau du patrimoine franco-ontarien, est en quelque sorte la mémoire des familles francophones du sud-ouest. Des visiteurs viennent des États-Unis et de partout dans la province pour retracer leurs origines. « À La Pionnière, on retrouve les répertoires de baptêmes, de mariage et sépultures, les avis de décès du Windsor Star qui date des années 1930 jusqu’à aujourd’hui, une section généalogie où l’on retrouve des documents de recherches effectuées par des familles ici dans nos locaux », ajoute Mme Vaillancourt.
À 75 ans, elle est toujours très active dans la communauté et n’a pas l’intention de ralentir. « Tant que je serai capable, je continuerai! », conclut-elle. Il est de plus en plus difficile de trouver des bénévoles et de recueillir des fonds pour ce genre d’organisme. Mais la passion de personnes telles que Mme Vaillancourt permet à La Pionnière du Sud-Ouest de continuer son importante mission de conservation de l’histoire des familles franco-ontariennes de la région. Le RPFO est ouvert tous les mardis de 10 h à 18 h.
PHOTO: Guillaume Teasdale remet la médaille du patrimoine communautaire à Agathe Vaillancourt.