En 1989, Bertrand Fournier alors enseignant d’éducation physique à l’école secondaire catholique L’Essor, a demandé au directeur de l’époque, Phil Charrette, d’obtenir un budget pour mettre sur pieds une équipe de hockey. « M. Charrette a accepté de libérer des fonds pour le projet et peu de temps après, la ligue WECSSAA a vu le jour, se souvient M. Fournier. Nous avons commencé à jouer et on s’est vite rendu compte que nous étions très bons et très rapides sur la glace. Tellement que cette année là, la journaliste du Windsor Star nous avait baptisé « Les Flying Frenchmen ». Cette équipe a su se faire respecter par les meilleures équipes anglophones lors des parties hors-concours.  

« Nous étions tellement bons que nous n’avons perdu aucun match durant cette première année, ajoute M. Fournier aujourd’hui retraité. Nous n’étions pas des individus, mais une seule équipe. Puis au printemps de 1990, nous avons participé à un gros tournoi franco-ontarien et avons gagné nos quatre parties. Mais à cause d’un système de points bizarre, nous n’avions pas avancé en finale. »

Les « Flying Frenchmen » de L’Essor était un groupe très unit. Les parents suivaient les jeunes partout, les appuyaient et l’équipe est devenu légendaire dans la région pour tout ce qu’elle a accompli. Et samedi le 17 août dernier à Pointe-aux-Roches, dans la demeure de Gary Thomas (un ancien joueur de l’équipe), une fête a été organisée pour souligner les succès de cette équipe extraordinaire il y a 30 ans. Anciens joueurs de la formation, parents et le coach de l’époque, Bertrand Fournier y étaient pour se commémorer les bons moments de cette équipe unique, et pour déguster un cochonnet cuit sur broches pour l’occasion.

Ils ont rendu un hommage émouvant à Christian Jean, surnommé affectueusement « Kiki » par ses coéquipiers, décédé il y a 25 ans dans un accident de la route. Une quarantaine de personnes (anciens joueurs et parents) ont participé à cette célébration. Les joueurs ont pu également rencontrer les conjointes de leurs ex coéquipiers pour la première fois.

Christian Jean est décédé le 18 août 1994 à l’âge de 22 ans sur la route 2 (devenue depuis la route 22). Coïncidence ou pas, il a été inhumé le 22 août et portait le numéro 22 avec son équipe. Le 17 août, sa famille était présente pour se souvenir d’un jeune homme qui était très apprécié par ses coéquipiers et ses amis. « Quand Gary Thomas m’a téléphoné, j’étais vraiment touché et honoré en même temps parce qu’ils ont pensé à lui, raconte la maman de Christian « Kiki » Jean, Anna Larocque-Bulcke. Après 25 ans, la douleur est toujours là mais on a guéri après toutes ces années. Le numéro 22 dans sa vie était vraiment marquant. Quand je suis arrivé à la fête et que j’ai vu tous ces anciens joueurs avec leur chandail de l’équipe, ça m’a beaucoup ému. J’avais apporté celui de Christian avec moi et mon neveu Michel Mallet, qui était dans la voiture avec Christian lors de l’accident et qui est handicapé aujourd’hui, était présent et lors de la prise de photos, il a mis le chandail numéro 22 de mon fils devant lui. Un moment inoubliable pour moi. »

« Ce fut une très belle journée, et nous sommes très reconnaissants que les amis de mon frère et ses coéquipiers de hockey se sont souvenus de lui et l’ont honoré. C’était vraiment touchant après toutes ces années. Ce qui montre à quel point il était aimé. Il nous manque encore beaucoup », ajoute Carole Jean, la sœur de Christian. Une belle initiative de Gary Thomas, organisateur du rassemblement commémoratif.