Le saut à la corde, dans l’esprit de la grande majorité d’entre nous est une activité, un jeu pour les enfants, généralement les petites filles. Souvent, cela vient avec des petites comptines ou des chansons. Ainsi, il y a sept ans, lorsque Chad LeCoure se découvre une passion pour ce qui allait devenir « son » sport, il doit faire face à des regards interrogatifs autour de lui.
« Lorsque j’ai participé à ma première compétition aux États-Unis, mon père était là et il s’est rendu compte que beaucoup de garçons s’adonnaient à ce sport très compétitif. Aux États-Unis, lors des compétitions, il y a généralement 50 % de garçons. Ici au Canada, la proportion est plutôt de 25 % de garçons ».
Chad commence donc à s’entraîner, est accepté au sein d’une équipe et prouve rapidement qu’il a non seulement un réel talent pour cette activité très exigeante au plan physique mais, en plus, la motivation nécessaire pour s’astreindre à un régime d’entraînement quotidien qui le force à apprendre à mieux gérer son temps.
D’ailleurs, au plan personnel, il dira que c’est l’un des avantages qu’il retire de la pratique de ce sport : « C’est important de bien gérer mon temps entre l’école, les pratiques de l’équipe et mes entraînements personnels avec ma mère ». Chad doit en effet peaufiner ses présentations personnelles lors des compétitions puisque dans le cadre des entraînements d’équipe, il n’y a pas souvent de temps disponible pour cet aspect.
Lors de la récente compétition qui l’a sacré champion canadien de sa catégorie d’âge à Halifax, il a décroché le premier rang en free style et une très honorable seconde place en « endurance ». Dans ce volet, cela signifie 398 mouvements répétés pendant 3 minutes, soit 2,2 mouvements à la seconde! Très exigeant physiquement et mentalement puisqu’il faut demeurer très concentré durant tout ce temps. De plus, les autres concurrents sont très bons eux aussi et « à la fin, les résultats sont toujours très serrés ».
Alors, il faut éviter les mauvaises journées qui se traduisent par des « lendemains de veille » pénibles. Les articulations sont particulièrement sollicitées pendant une compétition et il y a également des répercussions émotionnelles engendrées par l’intense travail de concentration nécessaire pour bien performer. « Quand je suis revenu d’Halifax, il m’a fallu pratiquement une semaine avant que la douleur et l’inconfort disparaissent complètement, raconte-t-il. De plus, je n’avais pas du tout envie de venir à l’école. »
Ce qu’il y a d’intéressant avec le saut à la corde, c’est qu’il s’agit probablement de l’un des sports les moins dispendieux à pratiquer. Une corde de bonne qualité coûte environ 10 $. Même les cordes plus spécialisées coûtent moins de 50 $.
Au plan de l’alimentation, il n’y a rien de spécial sauf lors des compétitions où il faut faire attention pour ne rien manger de trop lourd. « Généralement, je mange des fruits à ce moment-là et pas juste avant d’entrer en piste ».
Chad est en 11e année à l’École secondaire catholique l’Essor. Il vient d’être élu Premier ministre de l’école et vise un poste de sénateur. Une fois ses études secondaires complétées, il se destine à une formation en physiothérapie à l’Université d’Ottawa « parce que c’est une université bilingue ».
Photo: Chad LeCoure, champion canadien de saut à la corde