Le Salon international de l’auto de Détroit a finalement conclu son édition 2015 avec plus de 800 000 visiteurs, une performance saluée par plusieurs comme étant un signe évident de la reprise économique aux États-Unis. D’ailleurs, sans surprise, ce rendez-vous annuel a été marqué par le retour de l’enthousiasme chez les constructeurs automobiles qui ont dévoilé plusieurs nouveaux produits et surtout l’inclusion de plus en plus marquée d’assistants électroniques et informatiques à la conduite.
Il s’agit d’excellentes nouvelles pour l’industrie automobile canadienne dont la grande partie est localisée dans le Sud-Ouest ontarien et, notamment, dans la région de Windsor-Essex. De fait, au pays, plus de 115 000 personnes travaillent directement pour l’un ou l’autre des fabricants, ou des sous-traitants, ainsi que des fournisseurs de pièces ou d’éléments mécaniques, sans compter les 160 000 autres travailleurs chez les concessionnaires ou les détaillants indépendants. Cela représente 7,7 % de la main-d’œuvre travaillant dans le secteur manufacturier selon le Conseil du partenariat du secteur canadien de l’automobile (CPSCA).
Du point de vue local, une entreprise telle que Chrysler vient d’annoncer un investissement de 1,3 milliard $ dans la reconfiguration de son usine. De plus, l’industrie de l’automobile peut également tabler sur un prix de l’essence à la pompe de beaucoup inférieur à ce qu’il était au milieu de 2014. Une autre bonne nouvelle est la réduction des taux d’intérêt annoncés par la Banque du Canada, qui pourrait rapidement être suivie d’une nouvelle annonce semblable avant longtemps. Cela contribuera à inciter les automobilistes à changer de véhicule puisque, de toute manière, une bonne partie du parc actuellement sur les routes a près de 10 ans d’existence.
Tout ceci n’empêche cependant pas, comme les résidents de Windsor l’ont constaté récemment avec l’annonce de Ford, d’implanter une nouvelle usine au Mexique au lieu de Windsor. Le Pacte de l’auto établi en 1965 et aboli en 2001 pour cause de concurrence déloyale a bien servi la région et, depuis peu, plusieurs intervenants du secteur réclament maintenant une stratégie nationale de l’automobile.
Dans les faits, l’Ontario héberge présentement moins d’usines d’assemblage qu’il y a 15 ans en raison de la concurrence internationale. Une telle stratégie permettrait de remettre le Canada dans une situation concurrentielle mieux adaptée à la nouvelle réalité. D’ici la mise sur pied d’une telle stratégie, l’industrie automobile canadienne pourra profiter de la dynamique américaine mais, selon plusieurs intervenants, cela ne garantit rien pour l’avenir à moyen terme.