Yolande Melono, IJL Réseau.Presse – Le Rempart
Au lendemain de la Journée internationale de la Francophonie, la communauté francophone de Windsor s’est réunie en grand nombre près du pont international Gordie-Howe pour l’inauguration du monument commémoratif des pionniers francophones de Windsor-Essex. Ce projet, porté par l’ACFO-WECK, rend hommage aux premiers explorateurs francophones et à leur contribution à la région.
D’abord installé à Place Concorde, le monument avait été démonté en raison de sa fragilité. Il a depuis été reconstruit et réimaginé par l’artiste local Danny Maltais. De fabrication métallique et peint aux couleurs vert et blanc de la francophonie ontarienne, le canot qu’il a conçu évoque l’arrivée des premiers explorateurs francophones, dont Antoine de Lamothe-Cadillac. « Il se veut également un symbole de la maison de la famille francophone dans la région de Windsor », a souligné l’artiste francophone et autochtone.
Le choix de l’emplacement du monument n’est pas anodin. Il marque le lieu où, il y a plus de trois siècles, les premiers explorateurs francophones, arrivés en canot depuis les Grands Lacs, se sont établis dans le village de Sandwich, aujourd’hui intégré à l’ouest de Windsor. Cette installation s’inscrit ainsi dans une volonté de valoriser le patrimoine historique de la communauté franco-ontarienne.
L’inauguration a donné lieu à diverses activités, dont une reconnaissance du territoire et une cérémonie de coupe du ruban devant le monument, en présence de plusieurs personnalités, dont Andrew Dowie, Brian Masse et Lisa Gretzky. La journée s’est poursuivie avec une réception à l’édifice Hunter, au cours de laquelle le groupe Cadill’Rock a diverti le public.
Gisèle Dionne, directrice générale de l’ACFO-WECK et instigatrice du projet, a exprimé sa fierté devant cette nouvelle réalisation. « C’était un grand moment de célébration de voir les jeunes, aînés, nouveaux arrivants, etc., rassemblés autour du monument. Ils font partie de ce patrimoine et de cette culture. Cette œuvre sera là pour les années à venir et fera la fierté des générations futures. »
Pour Victorieuse Sambo, étudiante en droit et politique à l’Université de Windsor, ce monument représente bien plus qu’un simple hommage historique. « Il incarne la résilience, la détermination et l’héritage vivant d’une communauté qui a su préserver sa langue et ses valeurs malgré les défis. En tant que fille d’immigrants, je vois un parallèle entre les luttes des premiers pionniers francophones et celles de mes parents, qui ont enrichi le tissu multiculturel de cette région. »
Si l’essentiel du projet est maintenant achevé, une deuxième phase doit encore être réalisée. Elle comprendra l’installation de mâts pour arborer les drapeaux franco-ontarien et canadien, éléments issus de l’ancien monument de Place Concorde, ainsi que la pose d’une plaque en bronze munie d’un code QR. Ce dernier permettra aux visiteurs d’en apprendre davantage sur l’histoire de la francophonie régionale.
Photo : Le crieur Daniel Richer, les invités et les dirigeants de l’ACFO WECK devant le monument des pionniers francophones de la région de Windsor. (Crédit : Tom Sobocan)