Les statistiques sont accablantes. Selon la Fondation canadienne des femmes, la moitié de toutes les femmes du pays, âgées de 16 ans et plus, ont connu un épisode de violence physique ou sexuelle. Tous les jours au Canada, 3300 femmes et presque autant d’enfants doivent dormir dans des refuges pour échapper à la violence domestique qui représente environ 12 % des crimes violents au pays. Et la liste s’allonge de ces données qui expliquent pourquoi le mois de novembre a été consacré à la lutte contre la violence faite aux femmes.

Dans la région de Windsor-Essex, du côté francophone, le Réseau femmes du Sud-Ouest de l’Ontario (RFSOO) offre ses services pour aider les femmes qui se trouvent confrontées avec des problèmes liés à la violence faite aux femmes. La représentante locale, Élizabeth Brito, saisit toutes les occasions qui se présentent pour aller rencontrer les organismes, les élèves dans les écoles ou monter sur toute autre tribune afin d’expliquer à ses auditoires qu’il existe des moyens de reconnaître les indices d’une situation potentiellement dangereuse.

Comme elle le dit souvent, il est important, lorsque nous croyons assister à un tel comportement, d’aviser la personne visée qu’elle peut en parler et qu’il existe des ressources disponibles dans la région pour lui venir en aide. C’est d’ailleurs avec en tête cette notion de sensibiliser la population à la réalité de la violence et à la présence de ressources qu’elle tenait, le 30 novembre dernier, en compagnie de Richale Singer du Multicultural Council of Windsor and Essex County, un kiosque d’information à la Bibliothèque municipale de Windsor.

Du côté du conseil multiculturel, on est également sensibilisé à la problématique de la violence domestique et sexuelle. C’est pourquoi, notamment auprès des communautés où on retrouve des nouveaux arrivants, on informe de la réalité canadienne à l’égard de valeurs comme l’égalité hommes- femmes, la non-tolérance de la violence, etc.

L’un des défis qui doit être relevé est d’informer les nouveaux arrivants au sujet de la disponibilité de tous les services dont ils peuvent se prévaloir. « On veut qu’ils sachent qu’il y a des ressources si jamais ils se retrouvent dans une telle situation ou encore s’ils sont témoins des problèmes qu’un frère, une sœur ou un ami est en train de vivre. »

En fait, il existe une quarantaine de services qui peuvent intervenir. Il y en a même un qui s’adresse aux hommes qui ont commis des actes de violence qu’ils ont reconnus et qui sont prêts à se faire accompagner pour s’en sortir.

Au Canada, bon an mal an, il en coûte plus de 7 milliards $ pour conjuguer avec les conséquences de la violence.

Daniel Richard