L’Association des communautés francophones de l’Ontario Windsor-Essex-Chatham-Kent (ACFO WECK) présentait, le 14 octobre à l’École des arts créatifs, une soirée littéraire en français dans le cadre du Festival du livre de Windsor.
Pour cet événement intitulé Au-delà des murs, les auteurs Stéphanie Clermont et Gabriel Osson étaient invités à présenter un de leurs ouvrages. Un souper était offert aux participants durant la discussion animée par Kenza Zoughi du Réseau-femmes du Sud-Ouest de l’Ontario.
Gabriel Osson
Poète, romancier et artiste-peintre né à Port-au-Prince à Haïti, Gabriel Osson est retraité du ministère de l’Éducation et vit à Toronto depuis de nombreuses années. Ce soir-là, il proposait des passages de son livre Le jour se lèvera. Inspiré d’une histoire vraie, cet ouvrage raconte l’histoire de 13 jeunes adultes, réunis dans le mouvement Jeune Haïti, qui débarquent à l’été 1964 aux environs de Jérémie, dans le sud-ouest d’Haïti pour une opération de guérilla contre le régime de François Duvalier.
Leur mission est de renverser Papa Doc. Assoiffés de liberté et d’indépendance, ils tenteront de convaincre une population prise en otage de les suivre dans leur entreprise. Au terme d’une poursuite de trois mois, ils vont cependant tous trouver la mort, les deux derniers, Henri et Jacques, deux amis d’enfance, se faisant fusiller (pour l’exemple) sur la grande place publique à Port-au-Prince.
Stéfanie Clermont
Pour sa part, Stéfanie Clermont est originaire d’Ottawa, mais vit à Montréal depuis 10 ans. Le jeu de la musique, son premier roman publié en 2017, a remporté le prestigieux prix Ringuet de l’Académie des arts et des lettres du Québec.
C’est l’histoire d’un garçon qui se suicide dans un terrain vague d’Hochelaga-Maisonneuve où souvent il passait la journée étendu au soleil et la nuit à allumer des feux.
« Il s’est levé un matin d’août et s’est pendu à un arbre. Des amis lui survivent. Ils portent sa mémoire et continuent à vivre, à lutter, à aimer, confrontant les amours du présent à ceux du souvenir. Ils racontent les erreurs, les amis perdus, les peurs, les quelques victoires et les explosions de révolte.
« Il y a les enfances isolées, les hommes violents, la dépression, les années d’humiliation, d’insatisfaction à trop travailler pour trop peu. Il y a les chicanes et les ruptures, entre amis, entre femmes. Mais il y a la vie qui surgit aux endroits les plus inattendus, l’amour encore, la beauté et l’espoir. Et il y a le jeu – le jeu des histoires, le jeu de la musique, et tous ces moments où nous sommes enfin réunis », raconte l’auteure.
À la suite de ces présentations, l’auditoire était invité à interagir avec les panélistes avant la présentation du spectacle de poésie musicale D’ici et d’ailleurs, une performance des poèmes de Gabriel Osson adaptés pour la scène sur la musique de l’auteur-compositeur et interprète Dieufaite Charles.
« Ce recueil musical parle de mon parcours d’ici où j’ai façonné ma vie et l’ailleurs d’où je suis né, mais que je ne connaissais guère. C’est une prise de conscience que l’être que nous sommes est façonné par toutes ces expériences et qu’on peut être d’ici, d’ailleurs et d’ici et d’ailleurs tout à la fois », explique M. Osson. Une performance inspirée qui clôturait avec éclat cette édition du volet francophone du Festival du livre.
Photos: Tom Sobocan – De gauche à droite : Gabriel Osson, Kenza Zoughi et Stéfanie Clermont