Il fréquentait la faculté de droit de l’Université de Windsor alors qu’il était le plus jeune conseiller municipal à Barrie. Il a donc une certaine sensibilité à l’endroit du Sud-Ouest ontarien. Il parle français avec une aisance similaire à celle de la Première ministre Kathleen Wynne et il s’est adressé aux membres du Parti progressiste-conservateur (PPC) en français après son élection à la tête de cette formation politique en s’engageant à être au service de tous les Ontariens, ceux du Nord, les membres des Premières Nations, ceux du Sud et ceux de la grande région métropolitaine de Toronto. Cependant, le lundi 11 mai, bien des gens se demandaient : Patrick qui?

Candidat très improbable à la chefferie, âgé de 37 ans, déjà député fédéral pour la circonscription de Barrie. Il se frottait à une figure très connue chez les progressistes-conservateurs : Christine Elliott, épouse de Jim Flaherty, décédé peu après avoir décidé de prendre sa retraite. 

Cependant, en raison de sa longue expérience de la vie politique, Patrick Brown a offert une campagne très bien structurée et est parvenu à attirer 40 000 des 66 000 nouveaux membres qui ont acheté leur carte au cours de la campagne à la chefferie. 

Au lancement de la campagne, seulement 10 000 personnes adhéraient au PPC Ontario. De ce nombre, 10 % soutenaient le candidat Brown il y a 10 mois. En mars, ses appuis étaient à 40 % et, avec un score de 62-38 lors de l’élection, il peut se targuer d’avoir reçu un mandat non équivoque. Son parcours a été marqué de plusieurs réalisations dont celle de conseiller municipal à Barrie à l’âge de 22 ans. Après une première tentative ratée de se faire élire comme conservateur en 2004, deux ans plus tard, il déloge la députée en place puis, en 2008, il augmenta sa majorité à plus de 15 000 votes et est réélu en 2011.

Selon plusieurs observateurs de cette campagne, Patrick Brown a réussi à s’attirer le soutien des membres résidant un peu partout en Ontario, y compris ceux de la région du Toronto métropolitain. Ses appuis proviennent d’une grande variété d’Ontariens : francophones, membres des Premières Nations, membres des communautés ethniques et culturelles, syndicalistes, etc. 

Néanmoins, en dehors du PPC Ontario, Patrick Brown demeure largement un inconnu et il doit maintenant démissionner comme député fédéral et trouver un comté où se faire élire pour entrer à la Législature ontarienne. 

En conférence de presse, il a surtout mis l’accent sur la nécessité de réunifier les différentes factions du parti. Il dispose maintenant de trois ans pour se faire connaître des Ontariens s’il veut porter son équipe au pouvoir lors des prochaines élections provinciales.