L’Autorité du pont Windsor-Détroit évoque de plus en plus l’été 2018 comme moment où les travaux de construction du pont Gordie-Howe pourront débuter. On prévoit qu’il faudra 48 mois pour compléter l’ouvrage d’art et les travaux connexes. Une réunion d’information se tenait le27 juillet dernier au McKenzie Hall, ironiquement pratiquement sous le pont Ambassador dont le propriétaire a mené une véritable guérilla juridique pour bloquer le projet depuis plusieurs années.

Le chantier, débuté l’an dernier du côté de Windsor avec la construction de l’esplanade douanière, comporte quatre éléments principaux. Les esplanades d’accueil des deux côtés de la rivière (aussi appelées « ports d’entrée »), le pont lui-même et une dérivation autoroutière pour permettre l’accès à l’infrastructure du côté américain. Les usagers du pont pourront utiliser trois voies dans chaque direction sur une distance d’environ 2,5 kilomètres. Tout comme le pont actuel, le futur lien transfrontalier n’aura aucun pilier dans la rivière puisque sa travée sera d’une longueur de 850 mètres. Si on ne connaît pas encore qu’elle sera le type de pont retenu, deux hypothèses pour des modèles suspendus sont considérées. La première, traditionnelle, correspond à la forme en « m » allongé bien connue du pont Ambassador. La seconde est caractérisée par des piliers en forme de « A ». Si le pont Gordie-Howe ouvre à la circulation en 2022, cela signifiera qu’il aura fallu plus de deux décennies pour voir ce projet aboutir, puisque c’est en 2001 que l’on a commencé à réfléchir sur les besoins à venir pour assurer la fluidité entre les deux rives et que l’on a lancé les premières études de faisabilité.

Quelques jours avant la rencontre du 27 juillet, la ville de Détroit a approuvé une entente de 48 millions de dollars (US) par laquelle elle cède les terrains municipaux nécessaires pour la construction du pont. L’entente entre la ville et l’Autorité prévoit des montants pour la formation des quelque 2 000 travailleurs qui seront affectés à la construction, de la surveillance environnementale et le remboursement des frais de déménagements pour les résidents dont les maisons sont situées sur ces terrains et qui veulent être relocalisés. Il aura fallu des années de négociations pour parvenir à cet accord par lequel les terrains sont cédés à l’État du Michigan (ministère des Transports qui en conservera la propriété) tout en étant payés par les contribuables canadiens. Le Canada va récupérer tous les montants investis (le Canada paye la facture au complet) au cours des prochaines années en récupérant les revenus des frais de péage.

La rencontre du 27 juillet s’inscrivait dans une longue série de réunions au cours desquelles l’Autorité venait cueillir les opinions des communautés sur divers sujets et cette démarche de transparence va continuer jusqu’à la fin du processus. Lors de la rencontre, il a entre autres été question d’informer et de consulter sur des sujets aussi divers que l’érosion, la qualité de l’air autour du chantier, les vibrations, le bruits, l’impact sur la faune aquatique et bien d’autres sujets.

Photos : les plans des ports d’entrée ont été présentés au public.