Les francophones et francophiles vivant à Détroit ont eu une occasion de se réunir récemment lors de la messe, chantée en français, et célébrée à l’occasion de la Neuvaine à Sainte-Anne. La cérémonie s’est évidemment déroulée à la magnifique église Ste. Anne que l’on peut facilement apercevoir en face de l’église Assumption à Windsor.
La paroisse est la seconde plus ancienne toujours en fonction aux États-Unis et son église est un véritable monument patrimonial. Dans la région de Détroit, entre autres, on assiste depuis quelques années à une véritable renaissance de l’intérêt pour l’histoire, la culture et le patrimoine français. Détroit, qui célébrait son 316e anniversaire de fondation le 24 juillet dernier, a été fondée en 1701 par de Lamothe-Cadillac et sa petite troupe de Français dont la mémoire est notamment perpétuée par des appellations de rues. L’église elle-même, d’inspiration gothique, a été construite en 1886. Il s’agit en fait de la huitième version de l’édifice, les autres ayant disparu dans des incendies ou encore pour faire suite à des travaux de modernisation. Cependant, la pierre angulaire de l’église, qui était sur le site avant celle que l’on peut admirer aujourd’hui, a été intégrée dans la maçonnerie du bâtiment bicentenaire. Quant à la première église dont un « mythe pieux » stipule que la construction aurait débuté le 26 juillet 1701, deux jours seulement après l’arrivée des Français sur le site, a effectivement été construite peu après l’arrivée des Français mais un peu plus tard. Cependant, elle est indiquée sur une carte de la petite colonie envoyée en France en 1702 selon Suzanne Boivin-Sommerville, auteure de Le Détroit du Lac Érié qui a récemment reçu un prix du département d’Histoire de l’Université de Windsor.
Lors de la messe tenue récemment, la grande majorité des croyants qui emplissaient la nef avait choisi de s’habiller en blanc et bleu, pour marquer la filiation avec la France. Les drapeaux québécois et canadiens étaient portés par des membres de la communauté et l’abbé Eugène Roy de la paroisse Sainte-Anne à Tecumseh officiait avec le curé de la paroisse américaine. Mais, il ne s’agit pas de la seule activité relative au patrimoine francophone de la région puisque le 1er août dernier, les organisateur de Rendez-Vous ont tenu une rencontre communautaire dans le but de recruter des bénévoles pour une journée spéciale de festivités et de financement pour la restauration de l’église qui se tiendra le 10 septembre prochain. Selon Elizabeth Bourne, du comité organisateur de Rendez-Vous, « l’événement sera gagnant-gagnant pour les francophones, les descendants des Premières Nations qui vivaient dans la région à l’arrivée des Français et la paroisse Ste. Anne qui a besoin de fonds pour réparer sa toiture, améliorer le système de chauffage et si possible, pourvoir l’édifice d’unités de climatisation ».
Il s’agira de la première édition à laquelle participera d’ailleurs Marcel Bénéteau, folkloriste bien connu qui y présentera un spectacle. Les festivaliers pourront assister à une messe en français (midi) suivie d’une dégustation de mets traditionnels français et amérindiens et d’une exposition d’objets rappelant les débuts de la colonie. Puis, le 4 octobre, les Franco-Américains du Michigan pourront célébrer French Canadian Heritage Day que l’on souligne depuis 2013. Pour l’occasion, des activités sont prévues à Détroit, Monroe, St. Ignace et Marquette.
Photos : Le blanc et le bleu étaient de mise lors de la messe célébrée en français pour marquer la Neuvaine à Sainte-Anne.