Il y a quelques années, une campagne de promotion et d’information sur le jeu pathologique avait comme slogan Parce qu’il faut que ça demeure un jeu. L’image qui était projetée était celle de gens qui ruinaient leur vie et celle de leurs proches en raison de leur dépendance aux jeux de hasard ou d’argent ou même de la cyberdépendance.

Depuis 11 ans, le YMCA Western soutient le Programme de sensibilisation aux jeux de hasard chez les jeunes (PSJJ) et, depuis avril dernier, Patricia Dubé est responsable de la région de Windsor-Essex.

« En gros, notre mission est d’aider les gens en les informant et en les sensibilisant aux jeux de hasard et d’argent, explique Mme Dubé. Notre programme met l’accent sur les jeunes de 8 à 24 ans et on aimerait même commencer à rencontrer les enfants encore plus jeunes ».

Dans le cas de joueurs cyberdépendants, il n’est pas rare que des adolescents admettent qu’ils ont accroché alors qu’ils n’étaient âgés que de 6, 7 ou 8 ans. Ce serait surtout vrai dans le cas de jeux de rôle qui ne se terminent jamais et auxquels plusieurs jouent en groupe.

Plusieurs facteurs peuvent mener à la dépendance dont l’illusion de pouvoir contrôler le hasard. Ce facteur ne peut être contrôlé par l’intelligence ou l’habileté. L’appât du gain est un autre facteur. Tout le monde a déjà entendu l’expression « la chance du débutant » qui parfois permet à un joueur de gagner dès ses premières tentatives.

Comme le fait de gagner est un puissant motivateur, certains joueurs tentent alors de pousser leur chance pour retrouver ce sentiment de pouvoir et d’euphorie lié au gain. Les experts parlent alors de fièvre du jeu.

Finalement, il y a le fait de croire que la chance va tourner. C’est le cas des joueurs qui malgré les pertes successives, l’endettement, les problèmes à la maison ou au travail sont fermement convaincus qu’ils vont pouvoir « se refaire ». Au lieu d’admettre que le jeu est devenu un problème, ils le perçoivent comme la solution à leur situation.

Selon Mme Dubé, il existe toutes sortes de jeux qui vont du poker ou du black jack aux jeux vidéos et s’il est dans les projets du YMCA Western de s’adresser à des enfants très jeunes (bien que huit ans soit déjà un jeune âge), c’est que des jeunes mieux informés pourront déceler les premiers indices d’une accoutumance chez eux ou chez les gens qui les entourent.

« C’est pourquoi nous nous promenons dans les écoles et les camps d’été et, également, avec des adultes qui sont en contact régulier avec des enfants, des adolescents ou de jeunes adultes », ajoute-t-elle.

Toujours dans le but de rejoindre le plus grand nombre possible de personnes, Mme Dubé fait également de la promotion auprès des communautés lors de différentes activités. « Nous développons aussi des partenariats avec des organismes communautaires qui s’adressent à la clientèle que nous visons ».

Comme il n’existe pas d’outils reconnus pour déceler la problématique, le joueur dépendant est très souvent mal en point lorsqu’il se décide à consulter, d’où la pertinence et l’importance d’une ressource comme le Programme de sensibilisation aux jeux de hasard chez les jeunes. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, mieux vaut prévenir que guérir.

 

Photo : Patricia Dubé