On croyait la saga entourant la construction du nouveau pont terminée. On avait tort. La Ville de Windsor avait pourtant bloqué les travaux préliminaires de construction des voies d’amenée vers un deuxième tablier à l’ouest du pont actuel.
Du côté de Détroit, un juge avait même ordonné la démolition de la nouvelle plaza douanière qui devait accueillir les véhicules empruntant ce pont (épisode au cours duquel Marty Moroun et son avocat avaient même été condamnés à une nuit en prison pour outrage au tribunal.
Le président Obama avait signé l’autorisation officielle d’aller de l’avant avec le nouveau pont du DRIC dont l’emprise sera à LaSalle. Lors de la dernière élection présidentielle, M. Moroun avait même soumis la question aux citoyens du Michigan à un référendum. L’appui avait été très bas. Le Canada annonçait récemment qu’il allait payer la note pour l’ensemble de l’ouvrage, incluant la portion américaine et se rembourser par le biais des péages. Bref, tout le monde était certain que ce dossier d’un deuxième pont privé était mort et enterré.
Récemment, la Ville de Windsor s’est attaché les services de David Estrin, un avocat spécialisé dans les causes environnementales et qui suit le dossier du pont depuis une dizaine d’années. Son rôle sera de préparer la réponse de Windsor dans le cadre des audiences qui se tiendront à une date encore indéterminée. Cependant, la période de consultation au cours de laquelle les personnes intéressées peuvent produire un avis se poursuit jusqu’au 27 avril prochain.
Cette consultation fait partie d’un processus normal dont la première étape était d’obtenir l’autorisation d’Environnement Canada. La consultation et les audiences passées, Environnement Canada émettra un avis qui sera acheminé au gouvernement lequel aura à émettre une décision. Il faudra ensuite au promoteur faire la même démarche du côté américain.
L’idée de M. Moroun de construire un pont juste à côté de celui qui est là depuis plus de 80 ans avait été rejetée il y a quelques années parce que cette infrastructure, à l’endroit proposé, arrivait dans des zones densément peuplées des deux côtés de la rivière. On lui avait également préféré le site LaSalle parce que le deuxième tablier n’aurait été accessible qu’en utilisant des rues locales. Dans le cas du pont retenu, des deux côtés de la rivière, on se retrouve dans des zones industrielles.
La compagnie propriétaire du pont Ambassador estime à 500 millions $ le coût de construction et prévoit le faire en trois ans. Mais, il coulera encore beaucoup d’eau sous le pont Ambassador d’ici là s’il n’en tient qu’à la Ville de Windsor. Les personnes ou organisations désireuses de déposer un mémoire peuvent le faire d’ici le 27 avril en s’inscrivant à cette adresse : http://www.tc.gc.ca/eng/page-653.html
Photo: Point de départ du nouveau pont du côté de Windsor