Alexia Grousson
Dans le Centre-Sud-Ouest, plusieurs villes ont annoncé une programmation diversifiée pour célébrer la Saint-Jean-Baptiste. Compte tenu de la diversité de la communauté francophone, certains organismes ont même choisi, au cours des dernières années, de renommer cette fête traditionnelle canadienne-française.
C’est le cas par exemple à London : « Notre communauté aime se rassembler pour renforcer ses liens et célébrer la richesse de la Francophonie. Pour nous, la Saint-Jean-Baptiste faisait trop référence à une fête religieuse. Nous avons changé ce nom pour Fête Franco-Fun afin de la rendre plus inclusive », relate François Kodji, agent culturel au Carrefour communautaire francophone de London.
Partageant la même idée, Céline Corve, coordonnatrice de l’Association des francophones de Kitchener-Waterloo, explique : « Cette fête a une connotation et un attachement important pour les Québécois car elle est issue de leur province. Ici, nous sommes en Ontario, nous avons donc décidé de l’appeler autrement et nous avons choisi le terme Franco-Fête. »
Quant à Alain Beaudoin, président de l’Association des francophones de la région de York, il précise : « Nous manquons d’occasion pour célébrer la Francophonie dans notre région alors la Saint-Jean est l’une de ces opportunités que nous attendons avec impatience. Nous lui faisons un clin d’œil mais nous souhaitons intégrer les francophones au sens large et toucher plus de cultures. C’est pourquoi chez nous, c’est la Fête de la Francophonie. »
Du même avis, Julie Jardel du Centre francophone Hamilton ajoute : « Le 24 juin est un événement culturel marquant pour tous les francophones du pays, peu importe leur province. À Hamilton, nous voulions célébrer toutes les facettes de cette fête mais avec un style différent. Nous l’avons transformée en un festival de trois jours mettant en vedette des artistes franco-ontariens. C’est pour cela que nous l’appelons Franco-FEST. »
Certains organismes ont quant à eux fait le choix de maintenir son appellation d’origine, berceau de son histoire et de sa culture.
« Pour moi qui suis Québécoise, la Saint-Jean-Baptiste est un événement culturel traditionnel depuis mon enfance. En plus d’être la fête nationale du Québec, c’est un hommage et une célébration importante de la Francophonie où la communauté collabore et rayonne ensemble », commente Tanya Tamilio, présidente du Centre communautaire francophone de Sarnia-Lambton.
Pour ajouter à ses propos, Jean Chartrand, membre du Centre communautaire Le Griffon poursuit : « Célébrer ce grand événement empreint de culture et d’histoire est très important pour la communauté francophone du Niagara. Nous y créons un moment familial pour donner goût à la jeunesse d’apprendre et d’aimer nos traditions. Nous espérons qu’ils prendront la suite et passeront le flambeau à la prochaine génération. »
Pour sa part, la directrice générale du Centre communautaire francophone de Windsor-Essex-Kent, Yasmine Joheir, confie : « Cette année, nous avons gardé le titre de la Saint-Jean-Baptiste pour notre événement, mais le format va changer. La journée sera axée sur une fête champêtre. L’idée de changer le nom de la célébration est une chose à laquelle nous pensons pour les prochaines années, mais rien n’est encore décidé. Si cela arrive, ce sera pour un titre qui inclut davantage les diverses nationalités de la Francophonie. »
La Saint-Jean-Baptiste est donc une fête riche en histoire et en signification. Elle est ancrée dans la tradition francophone, célébrant principalement la culture et la fierté des Québécois. Peu importe son intitulé, elle demeure une célébration que des millions de francophones partout au pays attendent et accueillent avec enthousiasme et fierté chaque année.
Photo (archives Le Rempart) : Il n’y aura plus de homard à la fête de la Saint-Jean-Baptiste à Windsor.