Windsor est la quatrième ville canadienne où se retrouvent le plus de communautés ethniques et ou culturelles. Une vingtaine d’entre elles sont arrivées sur les berges de la rivière Détroit au fil des années et dont les membres s’intègrent facilement dans la communauté élargie.
Au fil du temps, des ressortissants de ces groupes travaillent entre autres dans l’administration municipale, chez les policiers et chez les pompiers. Cependant, lorsqu’il est question des gens issus de pays africains, on constate qu’il y a encore du chemin à faire et notamment lorsque ces arrivants sont francophones.
Depuis quelques années, le regroupement des communautés africaines de Windsor-Essex fait pression pour que le service de police engage des agents issus de ces groupes. Le lundi 28 août, une première rencontre s’est tenue au cours de laquelle Neil McEachrane, agent de la diversité au sein du corps policier local, est venu s’entretenir avec quelque 30 personnes pour présenter la position de la Ville face à l’embauche de policiers de diverses origines. Il a également été question du processus de recrutement du corps policier.
D’entrée de jeu, l’agent qui compte plusieurs années de service dans la police et qui occupe son poste actuel depuis quelques mois a indiqué « qu’au Canada, l’inclusion de personnes issues de la diversité est un droit pour chacun ».
Ironiquement, sur place, il a fallu faire preuve de flexibilité et d’inclusion puisque, pour s’assurer que tout le monde comprenne les propos de M. McEachrane, ceux-ci étaient traduits en français puis en swahili. Au-delà du langage, il y avait également à prendre en compte le fait que, dans plusieurs des pays d’origine des nouveaux arrivants, la police est, très souvent, perçue comme une force de répression plutôt que de protection. Pour l’agent de diversité, cette rencontre représentait donc un premier contact significatif en vue de créer des liens de confiance notamment auprès des jeunes.
Comme on demande depuis un moment l’embauche de policiers d’origine africaine, l’agent a parlé également des conditions d’admissibilité en insistant sur le fait que tout le monde pouvait aspirer à devenir policier à Windsor.
« Nous demandons d’abord que la personne ait une formation postsecondaire. Nous voulons également que les jeunes gens aient quelques années d’expérience de vie avant d’entreprendre la formation. En moyenne, nos recrues ont environ 26 ans à leur arrivée. Ils ont eu le temps de vivre différentes expériences et d’acquérir une maturité qu’ils n’ont pas nécessairement à 20 ans. De plus, nous préférons voir des gens de Windsor ou de la région immédiate s’intéresser à joindre le corps policier de la ville. Ils connaissent la communauté de l’intérieur, ce qui est un atout non négligeable. »
Photo : l’agent Neil McEachrane a rencontré des membres des communautés africaines.