Le 24 juillet dernier lors de la soirée d’information sur le projet de musée communautaire à être installé à l’Art Gallery of Windsor il a été possible de constater l’importance du patrimoine francophone régional, vieux de plus de 300 ans, dans la nouvelle exposition permanente qui accueillera ses premiers visiteurs à l’automne 2015. L’exposition sur la présence francophone côtoiera l’évocation de la Guerre de 1812 à l’intérieur des murs de la Maison François-Baby située sur la rue Pitt. De fait, le module sur la présence francophone occupera la moitié de la surface disponible, soit approximativement 400 pieds carrés.
La raison pour laquelle on fait voisiner ces deux éléments de l’histoire de Windsor se retrouve dans la séquence temporelle entourant la construction du bâtiment. François Baby, un politicien et administrateur local renommé en son temps, commence à construire la maison au printemps 1812. En juillet de la même année, les forces américaines dirigées par le brigadier-général William Hull traversent la rivière Detroit et utilisent la maison Baby – alors en construction – comme quartier général pour leur invasion. Quand Hull bat en retraite en août 1812, les forces britanniques dirigées par le major-général Isaac Brock occupent la maison Baby et construisent sur la propriété une batterie d’artillerie de quatre canons d’où ils pilonnent le Fort Detroit. En 1815, après la fin de la guerre, Baby réintègre sa résidence.
Selon les concepteurs de l’exposition, la firme Lord, Cultural Resources de Toronto, on a choisi cette option pour l’exposition sur l’histoire francophone en raison de la nature du site et en raison de l’espace restreint au rez-de-chaussée de l’Art Gallery of Windsor qui devra abriter plusieurs thématiques allant de la présence amérindienne dans la région à l’environnement et au développement dans l’avenir en passant par l’importance de l’industrie automobile et celle de la prohibition entre autres.
Questionné au sujet de la distance entre l’AGW et la Maison Baby, l’un des représentants a admis qu’il y aura là un défi à relever en termes de mise en marché. La distance à parcourir n’est pas très grande, 240 mètres, mais pour les visiteurs, cela signifiera quitter le nouveau musée et son exposition, une démarche pas vraiment évidente. On mise aussi sur le fait que le prix d’entrée inclura la visite de la maison pour motiver les visiteurs à faire la démarche.
Il restera maintenant à voir comment la communauté francophone de Windsor réagira face à cette proposition car ramasser plus de 300 ans d’histoire dans un espace si réduit obligera à faire des choix en termes de contenu, de présentation d’artéfacts et de documents qui laisseront de grands vides dans la présentation.
Photo : Une trentaine de personnes ont pris connaissance du projet.