Pendant quelques années, le sort de l’édifice Paul-Martin au centre-ville de Windsor a fait l’objet de bien des commentaires et discussions. Dans les faits, l’édifice érigé dans les années 1930 avait manqué de suivi notamment au niveau des façades et de certains éléments structurels de sorte que le gouvernement canadien avait décidé, à un moment donné, de baisser les bras et de le mettre en vente. Des travaux avaient été entrepris au début des années 2010 et abandonnés. Pendant deux ans, les échafaudages sont demeurés inutilisés, soulevant la frustration des promoteurs du centre-ville.
Le gouvernement de Stephen Harper a tenté de le vendre, mais, encore une fois, l’ampleur des travaux à réaliser s’est avérée un obstacle important. Cependant, un promoteur s’est finalement présenté et a offert de relocaliser les fonctionnaires « ailleurs en ville », ce qui n’a pas fait l’affaire des commerces et restaurants à proximité de l’édifice qui auraient vu disparaître un achalandage intéressant.
Finalement, l’édifice a été cédé à l’Université de Windsor qui prévoit y installer sa Faculté de droit. Entre-temps, pour éviter que les passants ne se blessent, non seulement a-t-on laissé les échafaudages existants en place, mais certaines sections ont été recouvertes de treillis afin de restreindre les chutes d’éléments de maçonnerie.
Au printemps 2016, des travaux ont été entrepris en commençant par l’installation d’une immense enveloppe à l’intérieur de laquelle les échafaudages s’élevaient jusqu’au dernier étage. Le site sécurisé est alors devenu un chantier particulier dû au caractère patrimonial du bâtiment.
Derrière la façade se trouve un mur de briques qui a eu besoin, en certains endroits, de travaux d’appoint au chapitre de l’imperméabilisation. Cependant, le gros du travail a consisté à réparer et restaurer les blocs de calcaire, d’un poids variant de 1000 à 2000 livres. Ces derniers ont dû être enlevés avec beaucoup de précautions et, selon leur état, réparés en utilisant différentes techniques. Comme l’immeuble est désigné d’intérêt patrimonial, les ouvriers ont dû préserver le caractère particulier du calcaire de Tyndall à la surface duquel il est possible de voir des fossiles.
Les travaux comme tels ont débuté en mai dernier et l’échéancier prévoit qu’ils seront terminés d’ici la fin de l’année ou, encore mieux, avant que les températures commencent à baisser de manière considérable. À terme, l’édifice aura trouvé une nouvelle vocation grâce à des travaux évalués à 2,9 millions $ et demeurera pour plusieurs décennies un des édifices signature du centre-ville de Windsor.
Daniel Richard