Comme chaque année, la première fin de semaine du mois d’août a vu débarquer au Lieu historique national du Fort-Malden des militaires issus de plusieurs armées, certaines remontant même à l’époque de la Rome impériale.  Ainsi, les visiteurs ont pu assister à des compétitions amicales et à des démonstrations de maniement d’armes qui étaient utilisées à une époque où les combattants se battaient « les yeux dans les yeux ». 

À l’occasion du 200e anniversaire de la Guerre de 1812, le Fort Malden a été le site d’une mise à niveau importante de ses installations et de ses expositions. En plus de pouvoir assister aux démonstrations extérieures, les visiteurs, pour le prix de l’entrée sur le site, étaient également invités à découvrir les nouvelles expositions installées dans le bâtiment principal. 

L’exposition du rez-de-chaussée concerne la Guerre de 1812. Malgré l’espace restreint, la présentation permet de constater que la région d’Amherstburg a vraiment été au centre de l’action puisque la chute du fort a marqué le début de l’avance américaine en sol canadien. On se souviendra que l’armée américaine était parvenue à prendre pied puis à se déployer dans la péninsule du Sud-Ouest ontarien, se rendant jusque dans la région de London avant de devoir se replier puis, finalement, rentrer aux États-Unis. 

Cette guerre a été unique à plus d’un égard. En effet, les Britanniques ont pu compter sur la participation active des francophones et des tribus indiennes, menées par le chef Tecumseh. Ces dernières avaient tissé des liens étroits avec les colons francophones, et les Britanniques les traitaient convenablement contrairement aux Américains qui avaient déjà, à l’époque, entrepris de les refouler afin d’ouvrir le territoire à la colonisation. Pas surprenant donc de constater que les panneaux d’interprétation sont rédigés en anglais, en français et en langue amérindienne. 

À l’étage, c’est la Rébellion de 1837 qui fait l’objet d’une présentation. Si l’épisode de la Révolte des Patriotes au Bas-Canada est bien connu, par contre il aura fallu attendre jusqu’à tout récemment pour découvrir que ce mouvement s’était également produit dans le Haut-Canada, essentiellement pour les mêmes raisons : une meilleure représentativité de la population et notamment de la classe bourgeoise qui voulait devenir partie prenante à la vie du Parlement. 

Une fois les visites terminées, le site même du Fort Malden appelle à la flânerie le long des berges de la rivière Détroit, là même où plusieurs événements historiques se sont déroulés.