Un peu partout en milieu urbain, souvent sur des terrains inutilisés ou municipaux, on voit apparaître des jardins potagers dits « communautaires » qui sont gérés en commun par un groupe de résidents vivant à proximité du site. Ce type de jardin est né en Amérique du Nord, plus précisément à New York, au début des années 1970. Il s’agissait en fait du retour des jardins en ville qui se sont développés dans des espaces publics.
Pour les participants, l’objectif est de pouvoir récolter des fruits et des légumes. Mais il y a plus puisque, par définition, ces jardins sont des lieux de rencontre pour des gens de tous âges, conditions, classes et ethnies différentes. Outre le fait de travailler en plein air, les jardiniers en herbe ont l’occasion de mettre en pratique leurs connaissances et peuvent aussi profiter du partage des connaissances et savoir-faire.
Cinquante ans après leur arrivée « en ville », les jardins servent aujourd’hui d’ancrage à plusieurs projets d’agriculture urbaine. À Windsor et dans la région, il existe une vingtaine de ces jardins communautaires répartis un peu partout sur le territoire et regroupés sous Windsor/Essex County Garden Collective. Certains sont localisés dans des parcs comme celui qui se trouve au parc Wigle créé en 1909 et géré par les locataires de la Résidence Windsor. L’Université de Windsor a son Campus Community Garden et, à Amherstburg, les amateurs peuvent développer leur pouce vert au House of Shalom Community Garden. Cet été, les jardins visités démontrent une belle vitalité, ce qui fait bien l’affaire des jardiniers urbains.
Finalement, la présence des jardins communautaires a également un effet civique car, d’une année à l’autre, ils sont rarement vandalisés. Cependant, au bout du compte, ce qui importe c’est que les participants y trouvent leur profit et que la ville puisse profiter de la présence de petites enclaves qui expriment une certaine appropriation de la vie urbaine.
Photo: Au parc Wigle, le jardin est divisé en platebandes personnelles sur lesquelles les amateurs peuvent faire pousser ce qui leur plaît.