Le mercredi 16 février, les membres et invités du Club Richelieu Windsor se sont réunis virtuellement pour leur activité mensuelle, une soirée animée par le président de l’organisme, Tom Sobocan. Pour l’occasion, le thème principal était le Mois de l’histoire des Noirs.
Pour en discuter, le Club avait invité Édithe et Appolinaire Fotso, originaires du Cameroun. Ils ont présenté une vue générale de l’Afrique et de leur engagement pour améliorer le sort de ses habitants.
M. Fotso est un avocat spécialisé en droits de la personne et expert technique en criminologie. Il est chargé de projets pour Avocats sans frontières Canada et gère, à l’heure actuelle, un projet sur l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive des femmes et des adolescentes au Bénin, au Burkina Faso et au Mali.
Ces dernières années, M. Fotso s’est particulièrement investi dans la lutte contre l’impunité des violences liées au genre, particulièrement les violences faites aux femmes et l’autonomisation des femmes.
Quant à Mme Fotso, elle est enseignante de français langue seconde et autres matières dans les écoles catholiques d’immersion française à Windsor. Militante engagée des droits de la personne, elle est vice-présidente du Réseau-femmes du Sud-Ouest de l’Ontario et membre de plusieurs organismes communautaires. Spécialiste des technologies de l’information et de la communication, elle est aussi la cofondatrice de French Avenir North America.
Le sympathique couple a d’abord montré sur écran une carte des 54 pays et 5 zones géographiques du continent africain. Le premier thème de leur présentation était « Les droits des femmes en Afrique : le cas du Rwanda ». Le but était de démontrer que contrairement à certaines croyances populaires à l’extérieur du continent, certains pays africains traitent les femmes aussi bien, sinon mieux que les hommes.
Par exemple, le Rwanda est un modèle en matière d’égalité hommes-femmes en Afrique et dans le monde. Au gouvernement, 60 % des ministres sont des femmes et au parlement, 61 % des députés sont également des femmes. Ceci est le résultat d’une ferme volonté politique. La société civile est active et éduque également les populations sur les droits des femmes et accompagne les femmes victimes de violence. C’est tolérance zéro dans de telles situations.
Les participants ont aussi appris que chez les Bamilékés de l’ouest du Cameroun, la femme naît libre et a les mêmes droits que l’homme. Encore mieux, à certains points, elle est même considérée comme une personne supérieure, comme une reine. Elle a le droit à l’éducation et conserve son droit successoral même si elle est mariée. Elle doit avoir sa propre maison à côté de celle de son époux pour conserver son entière indépendance.
Après cette présentation, les membres Richelieu ont admis en avoir appris beaucoup sur les mœurs des peuples africains.
En deuxième partie, le Club accueillait Jacques Lehani Kagayo, président de la communauté congolaise de Windsor. Un peu comme il l’avait fait l’année dernière lors d’un événement présenté par sa communautaire à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo, il a présenté un survol de son pays d’origine, de ses hommes qui ont marqué l’histoire, de la diaspora et de sa biodiversité.
M. Lehani Kagayo est un travailleur d’établissement dans les écoles françaises de la région où il aide les familles à s’intégrer et à comprendre le système éducatif canadien. Il a rappelé que la République démocratique du Congo (RDC) est le deuxième plus grand pays d’Afrique et le premier pays francophone au monde avec plus de 105 millions d’habitants. Il a fait un bref historique politique jusqu’au 30 juin 1960, jour où a été proclamée l’indépendance du pays.
« La RDC compte plus de 250 ethnies et 450 tribus qui vivent en parfaite harmonie. Et ce pays est le premier producteur mondial de cobalt, une matière première stratégique pour l’industrie automobile. De plus, la RDC possède les trois quarts de la réserve mondiale de coltan, un composant essentiel pour les circuits de téléphone et des ordinateurs portables », a-t-il mentionné.
Les participants ont conclu la soirée avec de nombreuses questions pour les invités. Le prochain rendez-vous Richelieu aura lieu au Serbian Centre de Windsor le mercredi 9 mars alors que des membres Richelieu seront intronisés au Cercle Horace-Viau.
PHOTO – Jacques Lehani Kagayo