La pandémie de COVID 19 a fragilisé et précarisé la vie de bon nombre de travailleurs à travers le pays. Évidemment, la région de Windsor n’a pas fait exception à cette réalité. Ainsi, de nombreux salariés ont fait face à une forte réduction de leurs heures régulières de travail; certains d’entre eux n’ayant par conséquent pas pu travailler suffisamment pour être éligibles aux prestations gouvernementales.
Service Canada ayant constaté cette situation très préjudiciable pour les travailleurs concernés ainsi que leurs familles, dorénavant les nouveaux demandeurs d’emploi qui pourront justifier, dans les 12 prochains mois, d’avoir travaillé au minimum 420 heures seront pris en charge et bénéficieront de l’assurance-emploi.
Cette nouvelle procédure vise à faciliter les demandes relatives à l’ouverture des droits au chômage, et à clarifier le principe du complément d’heures unique qui était jusqu’alors comptabilisé pour qualifier les demandeurs éventuels.
Toutefois, s’agissant des prestations de maladie au titre de l’assurance-emploi, il sera de nouveau nécessaire de présenter un certificat médical prouvant la maladie du demandeur et son incapacité à travailler. Service Canada avait, du fait de la pandémie, temporairement suspendu cette exigence l’année dernière.
Ces nouvelles règles apporteront une véritable bouffée d’oxygène aux bénéficiaires potentiels.
Dans la même idée d’une solidarité affichée par les instances fédérales en regard des spécificités du marché du travail canadien, Ottawa a intégré dans le budget 2021 un projet pilote d’assurance-emploi pour les travailleurs saisonniers.
La région de Windsor-Essex est très concernée par cet enjeu. En effet, de nombreux emplois y ont un caractère saisonnier du fait notamment d’une longue tradition agricole et viticole dans cette partie de l’Ontario.
Offrir à ces travailleurs la prévisibilité et la fiabilité en tenant compte de leur situation particulière constituera une partie importante du processus de consultation que souhaite conduire rapidement Service Canada.
Finalement, dans les régions où les proportions de travail saisonnier sont plus élevées, il y a un plus grand nombre de chômeurs pour un moins grand nombre d’emplois disponibles pendant la période d’inactivité. Il est donc particulièrement difficile de trouver du travail après avoir été mis à pied d’un emploi saisonnier.
Parmi les carences du régime d’assurance-emploi mises en évidence par la pandémie de COVID‑19, aucune n’était plus manifeste que la situation des travailleurs autonomes et des travailleurs à la demande au Canada. En 2019, environ 2,9 millions de personnes, soit environ 15 % de la population active, ont indiqué que le travail autonome était leur emploi principal. Cela excluait les centaines de milliers d’autres Canadiens qui combinent des « emplois traditionnels » à certains emplois autonomes, y compris le travail à la demande.
Sans la création de la Prestation canadienne d’urgence (PCU), puis de la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE), bon nombre de ces travailleurs auraient eu un revenu très limité, voire nul, pendant une longue période parce qu’ils n’étaient pas admissibles aux prestations régulières d’assurance-emploi.
L’examen des assouplissements dans le régime d’assurance-emploi actuel en vue de mieux soutenir les travailleurs autonomes canadiens et la nécessité d’un programme de soutien au revenu permanent et réalisable pour ces travailleurs apparaissent donc aujourd’hui comme de réelles avancées sociales.
SOURCE – Stéphane Lucky