Basé à Washington, Philippe Étienne est l’ambassadeur de France aux États-Unis. Au début de juillet, il faisait une tournée du Mid-Ouest américain et, le 9 juillet, était de passage dans la région de Détroit. C’est Guillaume Lacroix, consul général de France à Chicago, qui avait tout organisé, et demandé à John Cooper, membre du Club Richelieu de Windsor et résident de Détroit, de guider la tournée et d’initier l’ambassadeur au patrimoine français de la région.

John Cooper et Philippe Étienne devant la statue de Lamothe-Cadillac

M. Cooper est un ingénieur formé à la Carnegie Mellon University de Pittsburgh. Au cours de ses études, il a passé un an en Suisse où il a côtoyé pour la première fois la culture et la langue françaises. Ce fier francophile ne compte pas les efforts pour faire reconnaître et promouvoir le fait français des deux côtés de la rivière.

Il a initié diverses activités francophones et francophiles, dont la croisière historique du Détroit, les concerts de Noël à la paroisse Sainte-Anne de Détroit avec la défunte Chorale du Tricentenaire et les prestations de Marcel Bénéteau aux églises Assomption et Sainte-Anne.

Depuis 2016, il rêve de réaliser la reconstruction du Fort Pontchartrain (1701) de Détroit, une idée issue de la communauté francophone de Windsor. Un projet immense mais « faisable », selon lui et qu’il a d’ailleurs présenté à M. Étienne. Le consul Lacroix en avait d’ailleurs discuté avec le maire Duggan lors de sa récente visite à l’hôtel de ville de Détroit.

Parmi les endroits visités par la délégation française, il y avait la basilique Sainte-Anne, la deuxième plus ancienne paroisse des États-Unis. Fier de guider cette visite du patrimoine francophone, John Cooper dit avoir été « honoré de cette opportunité de rencontrer l’ambassadeur français » lors de sa première visite dans le Mid-Ouest.

« Je voulais surtout que l’ambassadeur se rende compte de l’importance de la communauté francophone des deux côtés de la frontière, explique M. Cooper. Je lui ai fait écouter La puissance du Détroit, chanson thème du spectacle de « L’écho d’un peuple au Détroit » écrite par Félix Saint-Denis et Brian St-Pierre. »

Le groupe s’est ensuite dirigé à la Wayne State University où sont érigées les statues des « Fantastic Four », en hommage aux premiers explorateurs français. Il s’agit d’Antoine Laumet de Lamothe-Cadillac, le missionnaire jésuite Jacques Marquette, René-Robert Cavelier, Sieur de La Salle et le père Gabriel Richard, ancien pasteur de l’église Sainte-Anne et co-fondateur de l’Université du Michigan.

Ces statues d’une hauteur de 10 pieds chacune ont été créées par l’artiste Julius Theodore Melchers pour l’ancien hôtel de ville de Détroit (1871) et ont été récupérées lors de sa démolition en 1961.

« Elles ont été placées sur le campus de la Wayne State University en 1973 dans un endroit peu visible en face du St. Andrew’s Hall. Avec le temps, les sculptures se sont usées et en 2010, à l’occasion de leur 125e anniversaire, elles ont été rénovées grâce à l’appui financier de l’association Women of Wayne Alumni. En août 2017, elles ont été installées là où les visiteurs peuvent maintenant mieux les voir et les apprécier, soit devant l’édifice réservé à l’administration du campus.

On se rappellera qu’Antoine Laumet, sieur de Lamothe-Cadillac avait quitté Montréal le 4 juin 1701, à la tête d’une flotte de 25 grands canots maniés par 50 voyageurs, et transportant 50 soldats des compagnies Franches de la Marine et des ballots de marchandises.

Près de deux mois plus tard, après avoir traversé la rivière des Outaouais, le lac Nipissing, la rivière des Français, le lac Huron, la rivière et le lac Sainte-Claire, ils sont arrivés aux abords de la rivière du Détroit.

Cadillac note que la partie la plus étroite de la rivière présente, des deux côtés, des escarpements de quelque 40 pieds de haut.Il choisit la rive nord défendue par des voies d’eau sur trois côtés et érige un fort, le 24 juillet 1701, sur le terrain le plus élevé qui offre la meilleure position défensive et qui commande une belle vue en aval et en amont de la rivière. Le fort est nommé Pontchartrain, en l’honneur du ministre des Colonies, Louis Phélypeaux de Pontchartrain, mais le vocable fort Détroit s’impose rapidement.

Dans les années qui ont suivi, une colonie s’établit des deux côtés de la rivière. Ainsi naissent les villes de Détroit et de Windsor, cette dernière étant d’abord appelée La Pointe de Montréal, puis la paroisse de l’Assomption. Il s’agit de la première colonie française permanente et de la première paroisse en Ontario.

PHOTO (crédit : courtoisie John Cooper) – La délégation en visite à la basilique de Sainte-Anne. De gauche à droite : Guillaume Lacroix, père Ryan Adams, Monseigneur Charles Kosanke et Philippe Étienne

INFORMATION HISTORIQUE – site de l’AFO

Jacques Marquette, René-Robert Cavelier de La Salle, Antoine Laumet de Lamothe-Cadillac et Gabriel Richard