L’animateur de l’émission Matins sans frontières à la radio de Radio-Canada dans le Sud-Ouest ontarien, Charles Lévesque est l’une des nombreuses personnes dans la province à s’être remis de la COVID-19. Il est revenu au travail à la fin avril après une absence d’environ deux mois pour lutter contre la maladie qu’il a contractée au cours d’un voyage dans la métropole américaine le 9 mars dernier.
« Mon épouse a un frère qui vit à New York et il s’agissait d’un voyage familial planifié. Les risques de contamination à cette date ne semblaient pas très élevés, explique M. Lévesque en entrevue avec Le Rempart, il n’y avait qu’une douzaine de cas à New York et on avait décidé de ne pas se servir des transports publics et d’utiliser plutôt le service d’Uber. Rendus sur place, nous nous sommes aperçus que dans certains centres commerciaux populaires, nous étions les seuls clients sur l’étage. Trois jours après notre arrivée, la situation a rapidement changé et on entendait dans les médias que le gouvernement voulait canceller les vols et fermer les endroits publics.
« Nous sommes donc revenus le vendredi 13 mars et, le dimanche matin, j’avais des courbatures sur tout le corps. Le lundi, la fièvre a commencé ainsi que des nausées et des douleurs musculaires qui n’ont pas lâché durant neuf jours. Je me suis isolé dans ma chambre et, le mardi, je suis allé à l’Hôtel Dieu passer le test pour la COVID 19. Je n’ai reçu les résultats que 10 jours plus tard qui confirmaient que j’étais infecté. Je leur ai mentionné alors que j’avais perdu le goût et l’odorat, et on m’a répondu que cela faisait partie des symptômes maintenant. »
Son épouse Nicole Larocque est tombée malade une semaine après lui et au moment d’écrire ce texte, elle n’avait toujours pas retrouvé le goût et l’odorat après deux mois. Sa petite, qui vient d’avoir un an, n’a heureusement pas été infectée.
« Ce fut une expérience éprouvante que je n’oublierai jamais, admet M. Lévesque. J’étais devenu très émotif et ma confiance en moi avait tombée. Je ne savais pas comment je pourrais retourner au travail. Ma santé mentale m’inquiétait et je pleurais beaucoup. Je crois que la meilleure façon de mettre cette expérience derrière moi est d’en parler et d’être transparent. »
Il recommande aux gens de suivre les recommandations du gouvernement. « C’est important. Il a fallu 17 jours avant que je puisse prendre ma petite dans mes bras. Ça fait réfléchir! », conclut l’animateur.
PHOTO (archives Le Rempart): Charles Lévesque