Le mois de novembre est dédié à la prévention des violences faites aux femmes. Voilà pourquoi le Réseau-femmes du Sud-Ouest de l’Ontario a organisé une séance de sensibilisation aux violences basées sur le genre. C’est dans cette optique que des femmes nouvellement arrivées se sont retrouvées, ce samedi 2 novembre, dans les locaux de l’organisme pour échanger sur les différentes facettes de cette réalité, d’une part, et des moyens pour y faire face d’autre part.

L’animatrice de l’atelier, Blandine Lesage, a rappelé aux participants que les violences au sein des ménages sont de plusieurs formes, notamment physique et qui dans ce cas laisse des traces visibles, et psychologiques, souvent invisibles mais nuisibles. Au cours de cet atelier, les femmes ont échangé à cœur ouvert sur des principaux obstacles liés à leur culture, ce qui les pousse quelquefois à cacher continuellement en elles-mêmes le mal qui les ronge jusque dans leur nouvel environnement.

Selon certains témoignages, les violences faites aux femmes dans certaines sociétés comme en Afrique sont banalisées. Quoi que victime de brutalités de son mari, une femme n’aura jamais raison au tribunal comme dans sa communauté. Les participantes ont reconnu qu’il est difficile de produire devant le juge des preuves matérielles d’abus ou de violence psychologique. Bien plus, les structures qui viennent en aide aux femmes et filles victimes d’abus multiformes sont rares ou inexistantes dans plusieurs sociétés africaines.

« Nous sommes satisfaites des échanges. Ça a été un atelier interactif de par les commentaires et témoignages qu’elles ont faits ainsi que des rétroactions » explique Marie Benae, intervenante au Réseau-femmes.

Mme Lesage a encouragé les participantes à vaincre la peur et à se confier aux différents centres communautaires qui disposent de ressources fiables et professionnelles. La confidentialité est garantie car ces travailleurs au sein des centres communautaires sont tenus au respect du secret professionnel, a-t-elle expliqué.

Une participante nouvellement arrivée a témoigné sous le couvert de l’anonymat qu’elle est contente des services communautaires qui aident les femmes en difficultés à s’en sortir :

« Dans nos cultures, lorsque tu as vécu des violences, tu t’enfermes dans tes problèmes. Tu n’as personne à qui confier tes angoisses. Ici, j’ai vu qu’on t’aide à te sortir des violences que tu subis, on te donne la voix pour t’en sortir », dit-elle.

Jacqueline Nankam a déjà une riche expérience à partager avec ses consœurs. Installée à Montréal depuis 1997 avant de s’établir à Windsor où elle est en 2e année à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa, campus de Windsor, elle conseille aux femmes nouvellement arrivées de se confier sans crainte aux centres communautaires.

« Je conseille à mes consœurs de sortir, rencontrer des gens, chercher des centres communautaires car il y a des ressources fiables qui peuvent te guider jusqu’à bon port. C’est ce que j’ai fait moi-même lorsque je suis arrivée à Montréal en 1997 », confie-t-elle lors de cet atelier.

SOURCE: Gabriel Nikundana