Lors de l’assemblée générale spéciale du Club Alouette à laquelle environ 70 membres ont assisté le 13 septembre dernier, personne n’a été particulièrement surpris d’apprendre que le club se trouvait au bord d’un précipice vertigineux. En effet, lors de la 

dernière assemblée générale annuelle, le président, Régis Boulianne, avait clairement indiqué que la situation était critique. Les derniers mois n’ont pas permis de redresser la barque et, en date du 13 septembre, il ne restait que 12 jours avant que Revenu Canada ne force la fermeture du Club, compte tenu que le Club lui doit 62 000 $.

Cependant, le problème est plus vaste. En effet, le Club Alouette est maintenant endetté à la hauteur de 300 000 $, ce qui inclut les taxes et déductions à la source non payées, les taxes municipales, la marge de crédit et un prêt à la banque de 206 800 $ sans oublier des avances de fonds faites par des membres à la hauteur de 36 000 $. 

« Ça ne fonctionne plus, soulignait M. Boulianne au début de la rencontre. Ça nous coûte environ 18 000 $ par mois pour maintenir le Club ouvert à tous les jours et il n’y a pas grand monde qui fréquente le bar ou la salle de réception. De plus, la banque ne nous appuie pas. Cette situation se retrouve dans d’autres clubs également et dans des restaurants. » 

Évoquant clairement la possible fermeture du Club à très court terme, le conseil d’administration a lancé un appel pour des suggestions de relance et pour que les membres contribuent financièrement à la survie de l’établissement. 

Invité à donner son avis, Didier Marotte, directeur général du Centre communautaire francophone Windsor-Essex et Kent, a indiqué qu’il croyait possible que le Club traverse cette crise. « Ce qu’il faut faire maintenant, c’est acheter du temps. Du temps pour pouvoir établir un plan d’affaires crédible qui ne devra pas être fondé sur l’achalandage au bar ou à la salle de réception. J’ai fait quelques appels la semaine dernière auprès de certains ministères et je crois très possible que nous puissions obtenir de l’aide de ce côté-

là. Pour notre part, Place Concorde pourrait louer des locaux ici, ça aiderait pour payer les coûts fixes. Il est trop tôt pour identifier quelle forme d’entraide sera retenue. Ce pourrait être une fusion, un partenariat ou une autre formule ». 

Pour sa part, Emmanuel Chayer, président d’assemblée, a indiqué qu’il faudra aller chercher des compétences à l’extérieur. « Les membres du conseil connaissent la situation et travaillent fort depuis un bon bout de temps pour tenter de trouver une solution, dit-il. Mais, ils sont pris avec les problèmes quotidiens et pour plusieurs, c’est comme s’ils marchaient dans un tunnel avec pas beaucoup de lumière au bout. » 

En cours d’assemblée, certaines propositions ont été suggérées par des membres dont donner le bar en concession, ce qui assurerait un revenu mensuel stable, utiliser les ressources de la Faculté d’administration de l’Université de Windsor pour établir un plan d’affaires, etc. 

En fin de rencontre, les membres se sont engagés à la hauteur de 22 000 $. Pour sa part, Place Concorde va examiner la possibilité de contribuer mais cela devra être accepté par le conseil d’administration. 

Au moment d’aller sous presse, le Club Alouette avait obtenu une extension auprès de Revenu jusqu’à la fin de mars et moyennant certaines conditions. 

Personne dans l’organisation ne croit que tout est maintenant parfait mais, au moins, on est parvenu à acheter du temps. La prochaine étape consiste à mettre sur pied un comité de relance.

Photo: Près de 70 personnes ont assisté à l’assemblée.