Sans surprise, c’est pratiquement à guichet fermé que la rencontre-échange organisée par les partenaires franco-ontariens de BookFest Windsor s’est tenue le 19 octobre dernier à l’École des Arts créatifs. De fait, un groupe s’est même déplacé de London pour y rencontrer l’écrivaine Arlette Cousture.

L’auteure de la trilogie Les Filles de Caleb en était à son premier passage dans la région bien qu’elle ait failli se retrouver à Windsor dans sa jeunesse. Elle est née et a grandi dans une famille dont les parents avaient, à eux deux, une trentaine d’années de formation académique.

À un moment donné, il a été question de l’envoyer étudier à l’extérieur du Québec. « Il y avait une possibilité pour Windsor, une au Manitoba et une autre en Allemagne, raconte-t-elle. Finalement, mon père a choisi le Manitoba puisque l’on y avait de la famille ».

Au cours de la journée, Carole Papineau et Gisèle Hinch lui ont fait découvrir le site où elle aurait pu étudier dans le temps. L’école a disparu mais le portail en a été préservé.

Gisèle Hinch agissait come modératrice. Elle avait préparé des questions qui ont permis à l’auditoire de suivre le cheminement du travail d’écrivain de Mme Cousture. Elle a répondu simplement et souvent avec humour. « J’ai toujours écrit, même toute petite, j’écrivais », dit-elle.

Grande observatrice de ce qui se passe autour d’elle, elle « met en banque » des incidents du quotidien sachant qu’elle va éventuellement les réutiliser dans l’avenir.

Une autre des facettes de l’œuvre de Mme Cousture est le réservoir où elle va puiser la trame de ses récits : l’histoire. « Lorsque vous décidez de présenter des romans fondés sur l’histoire, il vous faut être très rigoureux, ajoute l’auteure. Cela signifie beaucoup de recherches, de vérifications, de doutes. Mais ce qu’il y a de bien, c’est l’utilisation de la réalité historique comme trame de fond, ce qui signifie que l’on ne porte pas de jugement. On constate. »

Le projet des Filles de Caleb lui a demandé beaucoup de temps mais elle l’a traité à partir d’une histoire réelle, comme un objet à mettre en marché. Les gens lisent de moins en moins et donc, pour retenir leur attention sur plus de 300 pages, il faut écrire en tenant compte de certaines réalités.

Elle a donc écrit un premier jet qu’elle a fait lire à un groupe de personnes; « puis, je les ai réunies chez moi, préparé un lunch et écouté ce qu’elles avaient à me dire ».

À partir des observations, elle réécrit le tout en prenant bien soin de limiter, par exemple, le nombre de mots de quatre syllabes puisque cela rend la lecture plus difficile. « Et je devais quand même conserver ces notes d’accent québécois puisque l’histoire se déroulait au Québec », précise-t-elle.

Mme Cousture ne prévoit pas replonger dans l’écriture de long romans, une simple question d’âge selon elle. « On sait quand on commence un roman, mais on ne sait jamais quand on va le terminer. C’est pourquoi je me concentre présentement sur l’écriture d’histoires plus courtes, des essais comme ceux que l’on retrouve dans mon dernier livre, En plein chœur », conclut Arlette Cousture.

 

PHOTO: Arlette Cousture (2e de la gauche) en compagnie des responsables des activités francophones de BookFest Windsor