« Veuillez noter que, à moins d’une relève importante, La Girouette fermera ses portes en janvier 2016 ». Dix-sept mots, à la fin d’un courriel annonçant la programmation du centre communautaire francophone de Chatham-Kent pour lancer un appel à la conscientisation des quelque 3000 francophones de la région et ceux de Windsor-Essex. 

Pour ceux qui se sont intéressés aux activités de l’organisme au fil des ans, ce n’est pas vraiment une surprise puisque, lors des deux dernières assemblées générales annuelles, le président Guy Deslauriers avait dit, il y a deux ans, qu’il fallait trouver le moyen de rentabiliser les nouvelles installations de classe professionnelle et, l’an dernier, que 2014-2015 marquerait la relance ou la fin de l’organisation. 

L’équipe en place misait beaucoup sur les revenus de location de son local dont les équipements assurent une grande polyvalence aux activités qui peuvent s’y dérouler. Il faut dire que des dizaines de milliers de dollars ont été investis dans le centre au cours des dernières années dans l’espoir d’offrir une salle de qualité où se réunir, assister à des spectacles et participer à des activités. De plus, plusieurs administrateurs s’interrogent sur l’intérêt manifesté pour le centre par les membres de la communauté. 

« Depuis quelques années, nous complétions toujours nos opérations financières avec un léger déficit, indique Guy Deslauriers. Depuis la rénovation du centre communautaire, nous avions espoir que les revenus de location nous permettraient de combler ce manque à gagner mais, malheureusement, cela n’a pas fonctionné comme nous l’espérions. Cette année, si rien ne change, nous pourrions compléter l’exercice financier avec une perte plus importante. D’un autre côté, notre bail de cinq ans vient à échéance à la fin de janvier 2016. C’est pourquoi nous avons annoncé que La Girouette fermerait ses portes à ce moment-là pour éviter d’avoir à signer un nouveau bail de cinq ans. » 

Les prochains mois seront donc déterminants en regard de la vie communautaire francophone de Chatham-Kent. Le modèle, qui a bien servi les francophones de la région, et qui reposait sur le bénévolat ainsi que la participation, semble avoir atteint ses limites.

Photo: Guy Deslauriers, président de La Girouette