Le 15 août dernier, au Centre d’orientation des étudiants, une dizaine d’intervenants ont pu rencontrer la nouvelle ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde. Mme Lalonde, qui a succédé à Madeleine Meilleur à ce poste, est déjà passablement au fait du dossier de la francophonie ontarienne.
Lors de cette première prise de contact, que la ministre entend bien renouveler à intervalle régulier, Mme Lalonde a tenu à préciser que son approche est fondée sur des projets précis avec des échéanciers réalistes et qui sont axés sur l’atteinte de résultats tangibles. Dans cet esprit, elle a indiqué qu’elle réfléchissait à la pertinence de mousser le modèle des carrefours communautaires scolaires comme outils de synergie pouvant contribuer à l’épanouissement des communautés francophones.
Pour leur part, les représentants des organismes présents ont eu l’occasion de la mettre au fait de l’état de situation dans chacun de leurs secteurs. « Nous lui avons surtout présenté ce qu’est notre réalité quotidienne, indique Didier Marotte, directeur général du Centre communautaire francophone Windsor-Essex-Kent. Dans notre cas, mais pas seulement chez nous, nous voyons avec une certaine inquiétude la difficulté à recruter et conserver une certaine relève. »
Pour sa part, l’Entité de planification des services de santé en français a noté qu’il y a encore loin de la coupe aux lèvres, même si on progresse, lorsqu’il est question de services de santé de qualité en français. La progression rapide des problèmes en santé mentale, même chez les jeunes, fait partie des préoccupations des responsables de l’Entité.
Également, comme Windsor et sa région reçoivent beaucoup d’immigrants, on constate certaines difficultés à identifier ceux qui sont francophones et donc, il se pourrait que l’on en perde plusieurs qui vont se diriger vers les ressources anglophones. Il faut dire qu’il n’y a pas si longtemps que la communauté s’est attelée à renverser cette situation mais les outils, tel le Centre d’orientation des étudiants, font maintenant leurs
preuves.
Et il reste toujours la question du financement récurrent assuré qui permettrait d’engager des ressources humaines professionnelles et de leur garantir une certaine forme de carrière. La rencontre s’est poursuivie au-delà de la période prévue, signe qu’il y avait de l’intérêt des deux côtés pour dresser un portrait aussi complet et réaliste que possible.

Daniel Richard