Alexia Grousson
La soirée en l’honneur de la rumba congolaise a fait son retour pour une deuxième édition, dans le salon Richelieu du Collège Boréal, le 9 novembre. Organisée par la Communauté congolaise de Windsor-Essex, cette fête fait désormais partie des traditions de l’organisme.
« La rumba congolaise a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, en décembre 2021. Sa reconnaissance internationale est une richesse et une fierté. Il me paraissait donc normal, en tant que Congolais, que nous reconnaissions notre héritage culturel et le célébrions ensemble. C’est ainsi qu’est venue l’idée d’une soirée dédiée entièrement à la rumba congolaise », explique le président de l’organisme, Jacques Lehani.
La rumba congolaise est un type de danse collée-serrée entre deux personnes, sur le rythme d’instruments tels que la guitare et les tambours. Avec plus de 450 tribus, dialectes et cultures au Congo, la rumba est ce qui réunit tout le pays de façon unanime.
« La rumba n’appartient pas aux habitants du nord, du sud, de l’est ou de l’ouest du pays. La rumba se danse et se chante de partout. Nous l’avons tous en commun et elle nous réunit, malgré les diverses cultures présentes au Congo. C’est magnifique! », ajoute M. Lehani.
Ce sont plus de 120 personnes issues de différents pays tels que le Canada, les États-Unis, le Burundi, le Rwanda, le Cameroun, le Nigeria, la Côte d’Ivoire et Haïti qui sont venues danser lors de cet événement.
Cet année, Africa DRC Music Band, un orchestre composé de neuf jeunes Congolais de London qui ont chanté et joué de nombreuses pièces de rumba. Aux côtés du DJ Barthélémy Kamengele, ils ont ainsi fait danser les participants jusqu’à la fin de la soirée.
« Nous avons innové en faisant venir un orchestre de jeunes. Non seulement pour leur apporter notre soutien, mais également car nous sommes fiers de voir la jeunesse perpétuer nos traditions. Nous espérons que leur exemple donnera un élan aux jeunes d’ici, les encouragera ou leur donnera des idées quant à leur implication dans la transmission de nos savoirs et nos valeurs », poursuit le président de l’Association congolaise.
Plusieurs discours, dont celui du prêtre Willy Mukutcha, a évoqué les débuts de la rumba à l’époque dans ce pays. Il a expliqué la fabrication des instruments avec des matériaux trouvés un peu partout. Il a également parlé du contexte autour des premiers pas de cette danse, à savoir que les jeunes se regroupaient pour oublier la misère et la souffrance causées par la colonisation.
Un défilé de tenues vestimentaires typiques du Congo a été présenté avant le repas. Les femmes ont enfilé leurs plus beaux atours afin de les montrer aux participants. Puis, les convives ont eu l’occasion de déguster plus de 15 plats traditionnels du pays, préparés avec soin par de nombreuses bénévoles. Le repas a été suivi d’une danse, qui a proposé des rythmes modernes et d’époque.
« Ce qui m’a le plus marqué, c’est le nombre de personnes d’origines diverses qui ont non seulement assisté à l’événement mais ont aussi dansé jusqu’à la clôture. C’est vraiment touchant de voir des gens s’intéresser sincèrement à la culture congolaise, apprendre les pas de la rumba et goûter tous les mets offerts, même ceux que l’on mange avec les doigts. Certains ont même demandé où trouver un de nos piments », a conclu Jacques Lehani.
Ce moment convivial a permis l’échange entre diverses cultures et peuples, tout en profitant d’un temps sans stress, dans la joie et la bonne humeur.
Photo (Tom Sobocan) : Les invités ont dansé jusqu’aux petites heures du matin.