Au campus du Collège Boréal à Windsor, la communauté burundaise a célébré le 62e anniversaire de l’indépendance du Burundi le samedi 6 juillet. Cette soirée rassembleuse a permis aux participants de réfléchir sur l’importance de l’autonomie acquise en 1962 et la croissance exponentielle de cette communauté ethnoculturelle dans le Sud-Ouest ontarien.
IJL – Réseau.Presse – Le Rempart
Le président de l’Association socioculturelle burundaise de Windsor-Essex (ASBWE), André Nsengiyumva, accompagné de son vice-président, Dismas Nzeyimana, recevait personnellement chaque membre de sa communauté, le samedi 6 juillet au Collège Boréal pour la commémoration du 62e anniversaire de l’indépendance du Burundi.
L’histoire rappelle que le royaume du Burundi a été établi en 1680 et dirigé par des rois tutsis qui imposaient un système de caste sur la majorité hutue. Le territoire a été colonisé en 1885 par l’Empire allemand avant de devenir partie de la colonie belge de Ruanda-Urundi à la suite de la Première Guerre mondiale.
Aux élections législatives du 18 septembre 1961, les Burundais ont choisi l’Union pour le progrès national et son chef de file, le prince Louis Rwagasore (1932-1961), qui a remporté 58 des 64 sièges de la nouvelle assemblée. La tutelle belge sur le Ruanda-Urundi prend fin en 1962 avec la proclamation d’indépendance de deux nouveaux pays : le Rwanda et le Burundi.
« Dans le sud-ouest de l’Ontario, la communauté burundaise est comme une grande famille, raconte Dismas Nzeyimana. Elle a connu une croissance exponentielle depuis quelques années. Je suis arrivé à Windsor il y a environ sept ans et j’ai été témoin de cette immigration de masse. Notre organisme recrute de plus en plus de membres, la plupart provenant de Montréal. D’autres nouveaux arrivants burundais sont des demandeurs d’asile ou des étudiants internationaux qui étudient au Collège Boréal ou au Collège St. Clair. L’ASBWE compte environ 250 membres et nous rencontrons de nouveaux arrivants du Burundi régulièrement, provenant aussi de camps de réfugiés en Tanzanie. Nous tentons de les convaincre de rejoindre notre communauté à Windsor. »
Célébrons ensemble
Au cours de la soirée de célébration de l’indépendance du Burundi, le président André Nsengiyumva a fait une allocution en français et en kirundi (burundais) pour souhaiter la bienvenue aux familles et aux membres de la communauté francophone à cette grande fête, et remercier les bénévoles qui ont mis la main à la pâte pour sa réussite. Au programme : activités socioculturelles, danses des dames et des jeunes filles burundaises, buffet représentatif des cultures du Burundi et de l’Afrique de l’Est, ainsi que danse avec DJ.
« Notre fête a été l’occasion de réfléchir tous ensemble sur comment une nation peut être sous la domination d’une puissance étrangère et peut tout perdre : liberté, pouvoir et autonomie, raconte M. Nzeyimana. Il faut rafraîchir la mémoire de ceux qui ont vécu la période avant 1962, conscientiser les générations qui ont suivi sur l’importance de cette indépendance et transmettre aux jeunes que l’autonomie et la liberté n’ont pas de prix. »
Le vice-président a rappelé que cette liberté a été gagnée avec des effusions de sang et « nombreux sont ceux qui ont perdu la vie pour notre liberté aujourd’hui ». « Ce fut une fête d’allégresse et de joie », ajoute-t-il. Les Burundais, ayant des familles de trois ou quatre enfants, la salle s’est remplie rapidement; et les autres communautés sont venues nous appuyer et fêter avec nous. »
Les Burundais sont très solidaires avec les autres associations africaines et très heureux de la diversité ici au Canada. Ils soutiennent aussi les gens des Caraïbes, car ils sont aussi à l’aise en anglais. La dualité linguistique joue un rôle important pour créer tous ces liens et améliorer les chances de succès d’établissement de ces nouveaux arrivants. « Chacun a besoin de l’autre », conclut M. Nzeyimana.
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Photo (Tom Sobocan): De gauche à droite: Albert Nsabiyumva, André Nsengiyumva, Isaac Kadende et pasteur Dismas Nzeyimana