Alexia Grousson
Depuis 2003, la Journée du multiculturalisme canadien, célébrée le 27 juin, met en avant la diversité culturelle du pays et les contributions des différentes communautés à la société canadienne. C’est une occasion de reconnaître l’importance de l’inclusion, du respect et de la compréhension interculturelle. Cette année, le thème était « l’unité dans la diversité culturelle ».
Le 29 juin, la communauté congolaise de Windsor-Essex a marqué cette journée par un événement au Collège Boréal. « Nous venons d’un pays riche en culture où plus de 450 tribus et dialectes coexistent. En plus de cette mosaïque culturelle, nous avons celle du Canada, qui nous permet de continuer à vivre nos traditions tout en les intégrant aux siennes. Faisons de cette journée une célébration de l’unité. Nous avons chacun nos valeurs et nos coutumes, mais nous devons apprendre à vivre ensemble, dans le respect », a mentionné Jacques Lehani, président de la communauté congolaise de Windsor-Essex.
Au programme de la journée, des danses traditionnelles et folkloriques d’Afrique et d’ailleurs, interprétées par Jolie Katembo. Ce mélange de danses et de chants a entraîné les convives à se lever pour accompagner l’artiste.
Un atelier de dessin a été proposé aux plus jeunes, leur permettant d’exprimer ce que représente la culture pour eux. « C’est facile de se perdre dans un nouveau pays, alors pour préserver notre identité, nous souhaitons inculquer nos valeurs et nos traditions à la nouvelle génération », a ajouté M. Lehani. Les enfants ont pu présenter leurs créations devant tout le monde et expliquer leurs œuvres. Ils ont également participé à des jeux d’empilage tel le Jenga.
Le point culminant de la journée a été la causerie sur la place de la culture congolaise dans un Canada multiculturel. Les participants ont discuté de ce qui peut être préservé en tant que valeur culturelle, et qui doit être adaptée ou abandonnée pour correspondre aux valeurs canadiennes.
« Plusieurs exemples ont été soulevés, tel le fait qu’en Afrique, un enfant ne peut pas regarder un aîné dans les yeux par signe de respect, alors qu’au Canada, c’est l’opposé. Concernant la place de la femme, les traditions veulent qu’elles s’occupent de la famille et ne se mêlent pas aux discussions des hommes concernant l’avenir de la famille. Mais ces traditions évoluent, et certaines doivent être abolies, car elles vont à l’encontre du respect, de la liberté et des droits des femmes au Canada. D’autres, comme la dot, peuvent être conservées, mais adaptées aux valeurs canadiennes », a commenté le président de la communauté congolaise.
La journée s’est poursuivie par un repas composé de mets traditionnels congolais, puis de musique pour clôturer la soirée.
La Journée du multiculturalisme canadien a été couronnée de succès, tant sur le plan de l’organisation que de la participation, selon Jacques Lehani. « De nombreux pays étaient représentés. C’est très encourageant de voir l’engouement de la communauté pour de telles activités », a-t-il ajouté.
M. Lehani a souligné l’importance des discussions et des échanges qui ont eu lieu, permettant une véritable transmission de savoir. « C’était passionnant à vivre », a-t-il conclu.
Photo (COCOWE): Jolie Katembo a effectué des danses traditionnelles et folkloriques d’Afrique