Alexia Grousson

L’organisme Rendez-vous Détroit a organisé et animé en décembre l’événement Noël français au Détroit à la basilique Sainte-Anne.

John Cooper et Elizabeth Bourne, membres de Rendez-vous Détroit, ont accueilli les visiteurs dans la salle paroissiale, tous deux vêtus de costumes d’époque. Il s’y trouvait aussi de la nourriture telle que la soupe aux pois, le cassoulet et des biscuits en forme de fleur de lys, rappelant les origines et racines des ancêtres francophones. Le père Noël était également présent pour le grand bonheur des enfants. 

« Notre mission est de mettre en valeur le patrimoine francophone de la région de Détroit. Nous voulions ressusciter l’histoire de nos ancêtres et quoi de mieux que de le faire dans le dernier vestige francophone de Détroit, la basilique Sainte-Anne », explique John Cooper.

Les visiteurs formaient des groupes de 10 à 15 personnes et se déplaçaient avec un guide. La visite était divisée en sept arrêts retraçant la présence des francophones dans la région sur trois siècles (1701-2023). Chaque station représentait une année particulière et avait plusieurs comédiens habillés en costumes d’époque. Pendant les cinq premières minutes, ils réalisaient une saynète sur un Noël de leur époque en français, puis les cinq autres minutes étaient dédiées à des explications en anglais.

La station 1 représentait l’année 1701. Deux personnes jouaient le rôle de descendants du premier convoi français à Détroit et expliquaient l’arrivée des Français dans la région. La station 2 relatait la situation difficile des habitants lors de la Révolution américaine de 1779.

La station 3 évoquait la guerre entre les Américains et les Britanniques ainsi que la création de la frontière entre le Canada et les États-Unis en 1812 au milieu du détroit, qui sépara la région en deux.

La station 4 recréait les funérailles du père Gabriel Richard, arrivé à Détroit en 1798 après avoir fui la Révolution française. Ce père a été très apprécié de tous. Il a créé le premier journal au Michigan, des écoles pour les filles et pour les enfants des Premières Nations. Il était le co-fondateur de l’Université du Michigan et un fervent avocat pour la population indigène de l’époque. Il est mort du choléra en 1832, en essayant de sauver les enfants souffrant de l’épidémie.

La station 5 expliquait l’origine de la forte vague d’immigration à Détroit vers 1840 suite à l’ouverture du canal Érié vers New York. Le français se perd et devient langue minoritaire.

La station 6 retraçait l’ouverture des nouveaux bâtiments sur le campus de l’église Sainte-Anne en 1887. Un bénévole jouait le rôle de l’architecte à l’origine de la nouvelle église, expliquant à une jeune Française, venant d’arriver dans la région, le fonctionnement du campus.

Enfin, la station 7 démontrait que les francophones sont encore présents dans la région de Détroit, et plus particulièrement à Windsor, grâce à plusieurs organismes dont le Club Richelieu Windsor, la Résidence Richelieu et le Centre communautaire francophone Windsor-Essex-Kent.

Une centaine de personnes de tous âges ont participé à cette journée qu’ils ont terminée avec une boisson chaude et une canne de Noël.

« C’était la première fois que nous organisions cette activité et les commentaires ont été très positifs. Nous avons eu la visite de l’ancien consul du Michigan et de sa femme, ainsi que d’un membre du Conseil public des écoles francophones de Détroit. C’est encourageant et cela nous motive à continuer à faire revivre l’identité franco-canadienne », conclut John Cooper.

Photos (Tom Sobocan) : La station 3 – Noël en 1812