Les convives au Gala de la Francophonie tenu à Windsor ont eu l’agréable surprise, en fin de repas, d’entendre de vieilles chansons du répertoire franco-ontarien interprétées par Adam Iannetta, accompagné par une section de l’Orchestre symphonique de Windsor. 

À en juger par l’attention soutenue de l’assistance, il est évident que, pour certains, l’interprétation de ces pièces leur rappelaient des souvenirs alors que pour d’autres, c’était complètement nouveau. Interprétées par un chanteur lyrique professionnel et soutenues par une section d’instruments à cordes, ces chansons prenaient une toute nouvelle dimension. Les pièces choisies étaient tirées du grand répertoire traditionnel monté au fil des années par Marcel Bénéteau. 

Un mini récital de chansons traditionnelles sans Alouette ne serait pas complet. Il n’a pas fallu longtemps pour que tout le monde se mette à chantonner et à taper des mains pour accompagner l’ensemble et le chanteur. 

De tous temps, la chanson traditionnelle française demeure l’élément du folklore traditionnel le plus dynamique et le mieux documenté chez les francophones de l’Ontario. Lorsque les premiers explorateurs et colons se sont établis dans la région de Windsor en 1701, les chansons sont essentiellement françaises et racontent des histoires de la mère patrie. Vers 1830, une seconde vague de colonisation permettra l’implantation de francophones dans le secteur d’Ottawa et de Prescott-Russell et le mouvement continuera par la suite. Chaque vague amène dans ses bagages des contes, légendes et chansons qui reflètent l’époque de leur migration et leur lieu d’origine.

Au fil des années, des chercheurs tel Marcel Bénéteau ont retrouvé, répertorié et catalogué l’ensemble de ce corpus culturel et patrimonial unique donnant ainsi l’occasion aux artistes d’interpréter des airs qui résonnent en Ontario français depuis plus de 300 ans. 

Le 26 septembre dernier, pour les quelque 120 personnes rassemblées au Gala de la Francophonie, le temps s’est suspendu l’espace de quelques ritournelles qui font partie de la mémoire collective franco-ontarienne. Pendant 45 minutes, la magie a opéré chez les jeunes et les moins jeunes. 

Photo: La section des instruments à cordes a ramené les convives au temps de Champlain.