Une cinquantaine de personnes, dont six intervenants, ont participé à une table ronde organisée par le Centre communautaire francophone de Windsor-Essex-Kent. L’événement, qui a marqué la fin de la Semaine de la francophonie, a permis de discuter de l’intégration socio-économique des immigrants francophones dans la région.
Olaïsha Francis – IJL Réseau.Presse – Le Rempart
Le samedi 9 novembre, une cinquantaine de personnes ont assisté à une table ronde consacrée à l’intégration socio-économique des immigrants francophones. L’événement, qui a clôturé la Semaine de la francophonie, s’est tenu au Centre communautaire francophone de Windsor-Essex-Kent et a offert une tribune pour échanger sur les solutions et défis liés à l’installation durable des nouveaux arrivants dans le Sud-Ouest ontarien. Trois panélistes, des bénévoles immigrants qui ont bénéficié des services en français et des services en établissement, ont raconté leurs parcours et histoires de succès, ont partagé leurs expériences, complétées par les interventions de trois fournisseurs de services.
La rencontre a mis en lumière l’importance de l’accès aux services et a suscité une discussion collective autour des principaux enjeux auxquels les immigrants francophones sont confrontés. « Parmi les principaux défis ressortis des diverses interactions, il y avait ceux qui ont une portée nationale et pour lesquels des collaborations interministérielles sont requises pour trouver des solutions à court, moyen et long termes », précise Rosa Atmani, agente de projet au Réseau d’immigration francophone du Sud-Ouest. Parmi ces défis, les questions de logement, d’emploi, de reconnaissance des diplômes et d’entrepreneuriat ont été soulevées.
Des enjeux locaux s’ajoutent aux enjeux globaux. « La localisation géographique qui fait que la région ne soit pas desservie d’une façon équitable comparativement à d’autres ayant une meilleure géolocalisation telle que Toronto. D’ailleurs, il y a des résidents de Windsor qui travaillent à Toronto, car c’est là qu’ils ont trouvé de l’emploi. En plus de l’emploi se greffe l’appui entrepreneurial qui n’est pas présent de façon à répondre à tous les besoins localement », ajoute Mme Atmani.
« Il est crucial que les gens connaissent les services disponibles », a souligné Simon Goulet, chef régional du Collège Boréal à Windsor. Ce dernier a également insisté sur l’importance d’une collaboration étroite entre les différents acteurs du milieu.
« Chaque organisme, qui œuvre auprès d’immigrants dans la région, joue un rôle clé dans l’intégration socio-économique, en apportant son expertise à chaque étape de la vie du nouvel arrivant », a-t-il ajouté.
Les échanges ont également révélé un vif intérêt des participants à contribuer aux discussions. Selon M. Goulet, « il y avait une soif de rencontre. Les gens voulaient s’exprimer, être entendus, et cela nous montre la pertinence de ce type d’événements ».
De son côté, Marine Lefèvre, gestionnaire des programmes et services subventionnés au Centre communautaire francophone, a noté que ces dialogues auprès de nouvelles personnes avaient permis de soulever d’autres questions concernant les besoins, souvent ignorés, des immigrants.
Les débats se sont orientés vers les facteurs qui motivent les immigrants à choisir Windsor et les moyens d’encourager leur installation à long terme. Plusieurs pistes de solution ont été explorées, notamment à travers la création de projets plus ciblés. Dans les mois à venir, le Centre communautaire francophone et d’autres organisations s’engageront dans des démarches concrètes pour répondre aux besoins identifiés. Des discussions avec les élus de la région sont également prévues.
Cet événement, qui est venu conclure la Semaine de l’immigration 2024 à Windsor, a démontré l’importance de la concertation entre les différents acteurs pour accompagner les immigrants dans leur intégration socio-économique. La volonté de renforcer ces liens et de proposer des solutions adaptées semble être partagée par tous. Pour Windsor, ces réflexions constituent un levier essentiel pour bâtir une communauté plus inclusive et solidaire.
Photo (Crédit : CCFWEK) : Yasmine Joheir (à droite) a animé quelques discussions sur les besoins et les défis de l’intégration socioéconomique des nouveaux arrivants.