Touchantes, éblouissantes ou choquantes, les photos peuvent révéler des vérités extraordinaires tout comme elles peuvent mentir. L’album Les grandes photos de l’Histoire, de Ruth Thomson, présente une sélection de six portraits, de six photographies de nature, de quatre photographies comme art et de onze photographies documentaires. Elles couvrent plus de 165 ans, soit de 1844 à 2011.
Il s’agit d’une impressionnante collection de 27 photos les plus attachantes et emblématiques du monde. Ces images ont été choisies pour l’éclat ou l’importance de leur sujet, leur technique novatrice ou leur signification historique. On y explore, entre autres, la très célèbre photographie du Che par Alberto Korda (1960), La chaîne Teton et la rivière Snake par Ansel Adams (1942), Le diptyque de Marilyn par Andy Warhol (1962) et L’homme de Tiananmen par Jeff Widener (1989).
Au XIXe siècle, la photographie était souvent réservée à l’élite en raison de son coût et de l’équipement qu’elle nécessitait. À l’heure actuelle, il s’agit d’une activité peu coûteuse et instantanée. Mais hier comme aujourd’hui, « les buts de la photographie sont essentiellement les mêmes : immortaliser, explorer, documenter, révéler ou montrer ce qui n’est pas visible à l’œil nu ».
On dit qu’une photo est toujours « un moment précis, arrêté et cadré, qui ignore tout ce qui se trouve à l’extérieur du cadre ». Ce n’est pas vraiment le cas. La célèbre photo du Che était à l’origine en format paysage et on y voyait le profil d’un homme à sa gauche ainsi que des feuilles de palmier à sa droite. Korda a soigneusement recadré cette image pour obtenir qu’une photo gros plan. Elle a été reproduite sur des millions d’affiches, t-shirts, cartes postales, tasses et publicités.
Parfois un photographe intensifie les tons ou combine même deux négatifs. L’Italienne Wanda Wulz a fait son autoportrait grâce à la « technique du sandwich » : elle a pris une photo d’elle-même, puis une de son chat. Dans la chambre noire, Wulz « plaça les négatifs l’un au-dessus de l’autre et imprima une seule image fondue ». Le résultat est Io + Gatto (Moi + chat), 1932.
Les grandes photos de l’Histoire comprend un glossaire de 32 termes tels que daguerréotype, stroboscopique ou zoopraxiscope, une bibliographie et un index. Treize des 27 photos sont en noir et blanc.
Ruth Thompson, Les grandes photos de l’Histoire, album traduit par Josée Latulippe, Montréal, Éditions Bayard, 2014, 64 pages, 23,95 $.