Il fut un temps, avant la série de rondes de compressions où, la station locale de Radio-Canada à Windsor, CBEF, était considérée comme un endroit où les futurs journalistes venaient faire leurs premières armes au réseau d’État. Avec le temps, la situation s’est dégradée, le nombre d’employés a diminué de telle sorte que, il n’y a pas dix ans, seuls des vétérans étaient toujours en poste.
Les temps ont changé depuis et plusieurs journalistes dont Alex Boissonneault, toujours à Radio-Canada, ou Andréanne Baribeau maintenant à TFO par exemple, ont défilé à CBEF. Il y a 22 mois, Colin Côté-Paulette arrivait à Windsor pour combler un poste de journaliste à Radio-Canada. « Je suis arrivé comme journaliste pour la salle des nouvelles, explique M. Côté-Paulette. J’avais déjà été stagiaire auparavant, il y a des années, pendant que j’étais à l’université ».
En arrivant dans la région, il avoue avoir été surpris par la vitalité de la communauté et c’est également ce qu’il en retient aujourd’hui. « Petite communauté francophone mais quand je dis petite, c’est que ce n’est pas la plus grande, mais elle est tissée serrée. On voit souvent les mêmes visages. Les gens se connaissent. Ce n’est pas nécessairement une communauté super bruyante mais il faut la connaître. Une fois que c’est fait, on voit que ça peut être dynamique, qu’il y a des choses qui se passent ». Il souligne également que l’apport de l’immigration est intéressant. « Il y a beaucoup de gens, de beaucoup de cultures qui partagent la francophonie par ici ».
La persistance du fait francophone lui fait dire qu’il y a beaucoup d’histoire dans la région. « Il y a beaucoup d’histoire et, au fond, les Franco-Ontariens de souche, si l’on veut, c’est nous autres. Il y a des gens que j’ai connus qui sont ici depuis sept générations et qui parlent français ».
Bien cette réalité, il va la reconnaître sous peu ailleurs puisqu’il a accepté de couvrir la région de Hamilton-Niagara et se dirige maintenant vers une station Web de CBC. « Ils font seulement du Web mais, apparemment, la population francophone est grandissante et l’immigration francophone aussi dans la grande région de Toronto, ajoute le journaliste. Bref dans le Centre-Sud, et spécifiquement dans les secteurs de Niagara et Hamilton, il y a beaucoup de francophones. Ils veulent les couvrir, ils veulent que ces derniers aient une voix ».
Il sera le seul à faire de la radio, de la télévision et du Web en français dans cette région. « Je vais faire les trois. Essentiellement les mêmes tâches qu’ici. On m’avait formé à la caméra et maintenant je vais ajouter la télé. Ils appellent ça un vidéo-journaliste ».
Pour lui, ce sera à nouveau un projet de découverte car il dit ne pas connaître cette région, « comme ici quand je suis arrivé. C’est pour ça que je fais ce travail. J’aime rencontrer des gens, découvrir des endroits. Ici l’accueil a été formidable et j’en remercie tout le monde », conclut-il.
PHOTO: Colin Côté-Paulette