Les francophones de la région de Chatham connaissent bien Paul Laprise-Haslip pour son amour de la langue et de la culture franco-ontariennes. Sa participation aux activités locales en français s’échelonne sur plusieurs décennies et tout récemment, il a choisi de faire un pas de plus vers ses origines françaises en changeant officiellement son nom pour Paul Laprise.

M. Laprise aime fièrement rappeler qu’en 1670, la famille Daniau dit Laprise de la région de Niort, Poitou en France, est arrivée au Canada (Montréal). Depuis son arrivée au pays il y a plusieurs siècles, cette famille s’est établie dans la région et a contribué au fait français. « Je fais partie de la 12e génération de la famille Laprise au Canada, et en dépit de tous les obstacles, ma famille a su maintenir sa langue maternelle et ancestrale: le français », explique-t-il. J’ai changé mon nom pour continuer la tradition de la famille Laprise, le nom de ma mère, et parce que j’ai grandi à Pain Court en français. J’ai étudié en français à l’école Sainte-Catherine (élémentaire) et à l’école secondaire de Pain Court. »

Paul Laprise

Son premier emploi était à la Caisse populaire de Pain Court à l’âge de 19 ans en 1971, où il a travaillé durant trois années. « J’ai eu l’opportunité de rencontrer les gens de toute la région, de nombreux francophones, raconte M. Laprise. La clientèle était à 95 % francophone alors je ne parlais qu’en français. J’ai par la suite travaillé pour la banque fédérale de développement pour quelques années avant de faire carrière avec la Banque Royale du Canada. »

Aujourd’hui retraité, il a toujours été très attaché à son petit village, lui qui a fait partie du comité organisateur des festivités du 150e de Pain Court en 2004. « J’ai grandi et été éduqué dans ce beau village qu’est Pain Court. Je ne l’ai jamais quitté. Mon attachement à la culture et à la langue principale de mon petit village, ainsi qu’à ma famille maternelle sont tous des éléments qui ont forgé mon identité francophone, ajoute-t-il. Encore aujourd’hui, Pain Court est habité à 80 % de familles francophones et même ceux qui viennent s’y installer sont majoritairement francophones. Nous sommes aussi parents avec Louis Hébert, le premier fermier au Canada. Mon grand-père Joseph avait une expression qui disait : si un Laprise est en retard, ce n’est pas de sa faute. Les Laprise sont toujours à l’heure. Toute ma vie, j’ai vécu cela et perpétré cette tradition. Je me suis marié deux fois et j’ai demandé à mes deux épouses de ne pas changer leur nom pour Haslip. Ça faisait longtemps que je songeais à changer mon nom pour Laprise seulement. » 

C’est ainsi que depuis le 29 avril 2020, le bureau du Registrar général de la Province de l’Ontario reconnaît officiellement son nouveau nom. « Dorénavant, je m’appelle Paul Joseph Laprise, auparavant je m’appelais Paul Joseph Haslip. À 67 ans, je suis très heureux et fier de porter le nom de mes ancêtres. Et lorsque je voyagerai au Québec et en France, on ne se surprendra plus au fait que je m’exprime en français », conclut-il.

PHOTO: Pain Court