Le cancer du sein est le plus répandu chez la femme au Canada après certains cancers de la peau. En effet, plus de 27 000 d’entre elles reçoivent chaque année un diagnostic de cancer du sein, faisant de cette pathologie la deuxième cause de mortalité chez les Canadiennes.
« Octobre rose », comme est mondialement dorénavant désigné ce mois de sensibilisation, vient rappeler que ce cancer est une menace bien réelle pour les femmes.
De nombreuses personnalités à travers la planète, organisations sportives, bâtiments officiels et monuments historiques se parent de rose ou arborent le ruban de la même couleur afin de rappeler la nécessité à continuer la lutte et la recherche contre ce mal. En Ontario, la Société du cancer du sein du Canada (SCSC), fondée en 1991 et basée à Sarnia, œuvre activement à la collecte de fonds pour le financement de la recherche et va sur le terrain à la rencontre des femmes afin sensibiliser à la nécessité d’un examen le plus anticipé et préventif possible.
La communauté scientifique est sans équivoque sur le fait que plus tôt sont mis en place des traitements et un suivi médical en cas de découverte de signes attestant du développement d’un cancer du sein (présence d’une bosse ou une masse au niveau du sein, douleur mammaire, changement de la forme, la taille ou l’apparence du sein, effet peau d’orange, etc.), plus grandes sont les chances d’une guérison des patientes voire de leur survie (le cancer du sein représentant 13 % de tous les décès par cancer chez la femme).
Pour aller encore plus loin dans la mission qu’elle s’est donnée, la SCSC plébiscite une démarche thérapeutique innovante appelée « oncologie de précision » ou médecine personnalisée. Il s’agit de proposer des thérapies ciblées et individualisées aux patientes, à travers un diagnostic précis de l’évolution de la maladie afin d’éviter les traitements inutiles et lourds sur le plan physique.
Autant d’éléments qui rendent de nos jours le traitement du cancer du sein très efficace, avec une probabilité de survie égale ou supérieure à 90 % si la maladie est détectée et traitée rapidement. La mise en œuvre d’un traitement associe généralement de la chirurgie et un suivi radiographique visant à contrôler l’évolution de la maladie et éviter ainsi tout risque de propagation des cellules cancéreuses.
Pendant très longtemps les cancers du sein furent traités uniquement au moyen d’une intervention chirurgicale appelée mastectomie – c’est-à-dire l’ablation complète du sein. Aujourd’hui, la plupart des cancers peuvent être neutralisés par de la chimiothérapie et une opération chirurgicale moins traumatisante et plus conservatrice de l’intégrité physique de la patiente, appelée tumorectomie – c’est-à-dire l’ablation partielle du sein.
Il va sans dire que c’est là un progrès majeur de la science au service de celles qui doivent entreprendre un traitement de leur cancer, l’ablation totale du sein étant psychologiquement et esthétiquement vécue comme une véritable atteinte à la définition même de leur condition de femme.
Malgré l’espoir suscité par cette évolution thérapeutique, des disparités encore criantes demeurent dans l’équité d’accès à ces soins entre les pays à revenus élevés et ceux en voie de développement.
Ainsi, un récent rapport de l’Organisation mondiale de la Santé indiquait que 85 % des patientes traitées au Canada se rétabliraient par rapport à 40 % en Afrique du Sud par exemple. Il reste donc beaucoup à faire autour de la question de la lutte contre le cancer du sein, mais fort est de constater qu’une prise de conscience à cet enjeu sanitaire et de société fait dorénavant l’objet d’un mouvement universel.
SOURCE – Stéphane Lucky