Depuis quelles années, pas moins de 20 usines d’assemblage d’autos ou de moteurs ont été construites et elles ont toutes été localisées au Mexique. Si jamais Ford construisait sa nouvelle usine d’assemblage de moteurs à Windsor, il faudra savoir qu’il s’agira vraisemblablement de la première retombée tangible de l’Accord de libre échange Canada Europe, un projet un peu fou lancé en 2007.
L’idée d’un tel accord commercial a été évoquée à Davos (lors du Sommet de Davos en Suisse, rencontre économique annuelle) cette année-là. Le premier ministre Stephen Harper a vu l’intérêt de l’idée compte tenu de sa formation d’économiste. Maintenant, le Projet d’Accord est référé aux gouvernements provinciaux et territoriaux du Canada ainsi qu’à leurs équivalents sur le continent européen. D’ici deux ans, le projet soumis pourrait être ratifié et mis en œuvre progressivement. Apparemment, avec le projet de Ford, Windsor pourrait être la première ville au pays à en recevoir des retombées directes.
La compagnie Ford dispose à l’heure actuelle de deux installations à Windsor et a, dans ses cartons depuis un moment déjà, un projet de construction d’une usine pouvant fournir des moteurs pour son modèle Fiesta. L’avancement du projet est tel que la rumeur circule depuis quelques mois chez les employés de Ford qu’une nouvelle usine, érigée au coût de 1,5 milliard de dollars serait construite permettant de créer entre 400 et 1000 emplois. Cependant, le Mexique est sur les rangs et a remporté la donne pour la construction des 20 dernières usines dans la zone de libre-échange des Amériques. C’est là que l’Accord avec l’Europe entre en jeu en raison des tarifs avantageux aux exportations que le projet contient. Les États-Unis viennent à peine d’entamer les discussions avec l’Europe pour avoir leur propre traité. Le Mexique a une telle entente mais est aux prises avec des problèmes récurrents de roulement de la main-d’œuvre spécialisée, ce qui vient annuler les avantages de l’entente avec l’Europe.
Le gouvernement de l’Ontario se serait engagé à la hauteur de 385 millions de dollars et le gouvernement fédéral dispose d’un fonds de 700 millions de dollars destiné aux investissements dans le domaine automobile. Pour sa part, le syndicat Unifor aurait accepté des aménagements valant 150 millions sur 10 ans dans les conventions collectives. Ce projet sera donc au centre des conversations au cours des prochains mois puisque cela pourrait se traduire par le retour au travail de plusieurs employés mis à pied dans la foulée de la restructuration sans oublier les emplois (évalués à 4000) dans les entreprises de fournisseurs.